Les besoins du patient seront le curseur. L'objectif du nouveau parcours de santé : renforcer la prévention, améliorer les délais et favoriser la coordination de l'ensemble des acteurs impliqués dans cette prise en charge, notamment en donnant une place prépondérante à la médecine de ville, à sa collaboration avec les structures douleurs chroniques ainsi qu'à la juste mobilisation des services hospitaliers de spécialité. La HAS* propose ainsi un guide avec une prise en charge graduée en trois niveaux, précise-t-elle dans un communiqué publié mardi 14 février. Chaque niveau propose des soins en équipe pluriprofessionnelle et pluridisciplinaire, en fonction de la complexité de la prise en charge.
La HAS préconise de créer une interface ville/hôpital (niveau 1 / niveau 2)
- Amenés à prendre en charge le plus grand nombre de patients, les professionnels de santé de premier et second recours en ville constituent ainsi le premier niveau de prise en charge de la douleur chronique. Le médecin traitant est le coordonnateur et responsable de ce parcours, il s'appuie sur une équipe de soins primaires qui comporte idéalement, outre le médecin traitant, un infirmier, un masseur kinésithérapeute, un pharmacien et un psychologue, et mobilise si nécessaire des médecins spécialistes de ville.
- Pour les patients souffrant de douleurs chroniques rebelles qui ne répondent pas aux traitements bien conduits en niveau 1, le médecin fait appel au deuxième niveau de prise en charge. Le patient est adressé pour un diagnostic, une évaluation ou une prise en charge spécifique soit vers une Consultation d'évaluation de traitement de la douleur chronique, qui est en capacité de prendre en charge tout type de douleur chronique, soit vers un service hospitalier de spécialité selon le type de douleur chronique (par exemple en neurologie pour une céphalée chronique ou une douleur neuropathique, en rhumatologie pour une douleur chronique musculosquelettique, etc.).
- Lorsque les patients présentent des situations trop complexes pour une prise en charge de deuxième niveau enfin, ils peuvent être orientés vers un Centre d'évaluation et de traitement de la douleur chronique. Ces Centres, hautement qualifiés, sont capables de soutenir la médecine de ville notamment grâce à une interface comportant des services de télésanté** pour une réunion de concertation pluridisciplinaire, une évaluation complémentaire ou un acte technique spécifique réalisable uniquement en niveau 3, ou une hospitalisation.
«Quel que soit le niveau de prise en charge, il est essentiel que le médecin traitant continue de suivre ses patients et d'assurer la coordination de ses soins», précise toutefois la HAS. Par ailleurs, cette prise en charge devra toujours «être mise en oeuvre avec l'accord et la participation du patient, notamment car elle peut impliquer un changement de mode de vie, un reclassement professionnel etc».
12 millions de Français concernés
Pathologie qui touche plus de 12 millions de Français, la douleur chronique est définie comme une douleur persistante ou se reproduisant pendant plus de 3 mois. À ce jour, on estime que 70 % des patients n'ont pas de prise en charge adaptée. Par ailleurs, des inégalités territoriales d'accès aux soins spécialisés persistent, notamment pour les populations les plus vulnérables. Or, plus la prise en charge est tardive plus la situation est complexe et les possibilités d'amélioration limitées.
Retrouvez ici tout le détail du communiqué de la Haute Autorité de Santé.
*en partenariat avec le Collège de médecine générale (CMG) et la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD).
**Hotline dédiée, téléconsultations, téléexpertises, réunions de synthèse pluriprofessionnelles et réunions de concertation pluridisciplinaires en visioconférence, outils de partage des données et services de partage et de diffusion des savoirs. A terme, cette interface doit permettre la prise en charge de plus en plus complexe de patients douloureux chroniques par les médecins en ville et une meilleure coordination avec le deuxième niveau.
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