La réforme du métier infirmier va bien voir le jour et le calendrier se précise. «Investir dans l'avenir de cette profession est une nécessité», a déclaré François Braun en clôture d'un colloque sur le métier d'infirmier organisé au ministère, ajoutant que «cette refondation devra aboutir en septembre 2024». Face à la pénurie chronique de soignants, le premier objectif est de les attirer et de les conserver «en leur ouvrant le champ des possibles».
Le décret qui définit les actes infirmiers - et qui n'a pas été modifié depuis presque vingt ans - sera donc revu de fond en comble pour «passer à une approche plus agile, autour de grandes missions». Cela permettra par exemple de donner aux soignants «toute la latitude nécessaire» pour prendre en charge des plaies chroniques, a indiqué François Braun, évoquant aussi d'autres évolutions autour de l'insuffisance cardiaque et de l'addictologie. La formation des futurs infirmiers sera également «repensée», pour juguler la «trop forte déperdition des étudiants» - 10% abandonnent dès la première année - en développant «le tutorat durant les stages», mais aussi l'apprentissage «dès la rentrée prochaine».
S'appuyer sur le statut d'IPA
Répétant son intention d'interdire l'intérim aux jeunes diplômés, le ministre a cependant souhaité «donner une nouvelle impulsion» aux carrières des soignants, en s'appuyant sur le statut d'infirmier de pratique avancée (IPA) créé en 2016. Ces soignants plus qualifiés dans certains domaines (cancer, dialyse, psychiatrie) sont actuellement «moins de 2 000 et l'objectif est d'atteindre la barre des 5 000» d'ici la fin de l'année prochaine, a rappelé François Braun, sans s'étendre sur les conditions de leur intégration, qui pose encore problème dans certains services ou établissements.
Le Haut Conseil des professions paramédicales missionné
Ce 26 mai ont été justement officiellement lancés des travaux de refondation de la profession d'infirmier par le ministre. Dans le cadre de ces échanges, le ministère pourra s'appuyer sur la contribution de la commission soins infirmiers et assistance aux soins du Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP). Une première officielle pour l'institution, missionnée en avril pour «proposer des pistes de grandes missions infirmières pouvant refléter les nouveaux enjeux de cette profession», indique Hospimedia. «La commission et sa vingtaine de membres ont donc lancé très rapidement un travail sur les missions de l'infirmier, associant également le Conseil national professionnel des infirmiers (CNPI) et la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi), afin de définir des grands axes et priorités».
Début 2021, les infirmiers et infirmières salariés ou libéraux étaient 637 000 à exercer en France.
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