Malgré les protestations des médecins, le Sénat a adopté mardi 14 février, en première lecture, la proposition de loi d’amélioration de l’accès aux soins de la députée Renaissance, Stéphanie Rist. Le texte était d’abord passé en commission sénatoriale des affaires sociales le jeudi 8 février, où il avait été amendé. De 5 articles, il était ainsi passé à 18, afin d’étendre certaines compétences des professionnels paramédicaux concernés : infirmiers en pratique avancée (IPA), kinésithérapeutes et orthophonistes. Le vote au Sénat a été acquis par 199 voix pour et 14 contre. Députés et sénateurs vont désormais tenter de s’accorder sur un texte commun en commission paritaire.
Un texte fortement discuté
Au Palais Bourdon, le texte ne faisait pourtant pas l’unanimité, certains Sénateurs, dont Chantal Deseyne (LR), se faisant le relais des oppositions des médecins, qui craignent une médecine « à deux vitesses ». Sont notamment visés les IPA, que les patients pourront consulter sans avoir à passer d’abord par un médecin, quoique toujours dans le cadre d’un exercice coordonné. « L’objectif n’est en aucun cas de mettre de côté le médecin généraliste », a assuré en amont la ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo, alors que les médecins libéraux manifestaient contre ce texte et pour réclamer de meilleurs tarifs. Le texte répond en premier lieu à la nécessité « de libérer du temps médical et de faciliter l’accès à la santé ». « Ne nous berçons pas de chimères, ce texte oppose à un problème structurel des réponses parcellaires et ne permettra pas de résoudre les graves difficultés auxquelles certains de nos concitoyens sont confrontés », a répondu Corinne Imbert, la rapporteure au Sénat. Les Sénateurs ont finalement choisi de donner leur feu vert au texte, tout en encadrant ses dispositions afin de « garantir la sécurité des soins » et de maintenir le médecin dans son rôle central dans la coordination des soins et le suivi des patients.
Une opportunité pour les patients et les professionnels
« Les IPA sont des infirmières qui ont trois ans de formation, quatre ans d’exercice et deux ans de formation complémentaire, ce qui est loin d’être négligeable. Pour autant, elles ne remplaceront jamais le médecin généraliste. Les IPA ne sont pas là pour remplacer, mais donner une solution complémentaire dans l’organisation de notre système de soin », a défendu de son côté François Braun, le ministre de la Santé et de la Prévention. Le ministre a néanmoins annoncé qu’il se rangerait à l’avis de la commission mixte paritaire.
L’Ordre infirmier, lui, s’est félicité dans un communiqué « des avancées obtenues » grâce à un texte qui « apporte des solutions concrètes et accessibles à tous les patients et concourt à la montée en compétences de la profession infirmière. »
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