Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

GRANDS DOSSIERS

Chirurgie – De la phase aiguë à la rééducation

Publié le 20/03/2013
chirurgie plaie fixateur externe

chirurgie plaie fixateur externe

Le blessé de conflits armés est pris en charge soit après un séjour en réanimation, soit hospitalisé directement en service de chirurgie orthopédique et plastique. C'est la phase aiguë de sa prise en charge.

Cet article a été publié par le Service de Santé des Armées dans le magazine Actu Santé n°130 de janvier-mars 2013 que nous remercions de cet échange.

Les lésions du blessé sont généralement constituées d’atteintes pluritissulaires des membres. Nombre de ces poly-fractures exigent une stabilisation en urgence dans une formation de l’avant. Elle est réalisée à l’aide d’un fixateur externe, par des fiches intra-osseuses mises en place à distance du foyer de fracture. Ce geste est peu hémorragique et sûr vis-à-vis du risque infectieux.

La thérapie par pression négative (TPN) réalise initialement un pansement stérile et étanche aspirant les exsudats durant la phase d’évacuation évitant les infections croisées et participant ensuite à la cicatrisation ou préparant des gestes de couverture par lambeaux. Cette thérapie est coûteuse mais permet une cicatrisation plus rapide qu’une cicatrisation dirigée. Pour favoriser celle-ci, un bilan nutritionnel est réalisé puis réévalué chaque semaine.

La prise en charge globale est assurée par une équipe pluri professionnelle qui prend en compte les soins chirurgicaux, médicaux et également administrative. Ce volet assurera l’ouverture du dossier pension et les différents documents pour permettre au militaire et ses proches l’ouverture des droits.

La Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT) intervient dès le premier jour. Cette solidarité militaire, cette prise en compte par l’administration permettent au blessé de se consacrer à sa guérison. L’hospitalisation est souvent longue, marquée par des soins multiples. Le blessé est à cette période dans une phase d’acceptation de ses blessures avec un état fluctuant, régit par la douleur, le changement de son image corporelle et le retentissement de nombreuses anesthésies générales. En effet, la réfection des pansements se fait au début au bloc opératoire, toutes les 48h/72h puis en chambre. L’écoute par l’équipe est essentielle, primordiale. Son ressenti, ses inquiétudes, ses doutes pour son avenir dans son métier de soldat sont souvent ses principales préoccupations. L’équipe doit amener le patient à s’autogérer en donnant les conseils adaptés à la perte d’un membre ou à son appareillage. Le fixateur externe est souvent encombrant et parfois lourd. Celui-ci restera en place de quinze jours à neuf mois selon l’avancement de la consolidation des fractures. Le blessé reviendra régulièrement en hospitalisation. Il passera par la phase chirurgie réparatrice et reconstructrice. Il s’agit là de chirurgie des séquelles. Nous avons la chance dans le service d’avoir les deux spécialités orthopédie et plastique réparatrice et reconstructrice qui sont complémentaires.

Un peu d’histoire

Le fixateur externe remonte à la fin du 19e siècle. En 1979, le Service de Santé des Armées a conceptualisé l’utilisation de la fixation externe (FESSA, remplacé en 2000 par le PERCY FX). Il permet de stabiliser dans les structures chirurgicales de l’avant, les fracas des membres avant évacuation.

Un gros travail est réalisé par l’équipe pour démontrer au blessé que la vie continue et que des solutions existent. Les paramédicaux militaires, dont un grand nombre ont déjà réalisé des missions, sont considérés comme de véritables « frères d’arme » par le militaire blessé. Le militaire devra au fil du temps s’approprier sa nouvelle vie et gérer un éventuel handicap. Les anciens blessés de guerre qui ont repris une activité au sein de leur régiment, viennent visiter leur camarade : leur impact positif sur le moral des blessés en soins est très important. La motivation de la plupart des blessés est de reprendre au plus vite leur métier de militaire. Ils vont se surpasser pour atteindre cet objectif.

Ils quittent le service après avoir été « chouchoutés » dans une période difficile vers le service de rééducation et réadaptation. Ils ont beaucoup avancé, appris sur eux-mêmes. Toutes ces étapes jalonnent un long chemin parfois semé d’aléas, mais qui, avec une forte volonté, permettra d’atteindre la finalité : reprendre une vie normale.

Équipe paramédicale Services de chirurgie orthopédique et plastique HIA Percy


Source : infirmiers.com