La violence et l'intimidation des personnels constituent un phénomène grandissant en Grande-Bretagne. En 2003, 116.000 incidents ont été rapportés, soit 4.000 de plus que l'année dernière. En France, des incidents se multiplient également, le dernier en date ayant eu lieu, la semaine dernière, dans un établissement lyonnais. Trois hommes accompagnant une patiente ont donné des coups à un soignant dans un service d'urgences.
Pour s'attaquer au problème, le ministère de la Santé britannique a annoncé la mise en place de stages de formation des personnels à la résolution de conflits, la création d'un système national de remontée des incidents et l'ouverture au ministère d'un bureau travaillant avec la police pour augmenter le nombre des poursuites judiciaires.
Les infirmières travaillant dans les hôpitaux communaux du nord-ouest et du sud-ouest de l'Angleterre testeront par ailleurs l'utilisation d'un nouvel appareil, semblable à un badge ordinaire, pour donner l'alarme en cas de besoin.
Il suffit de presser un bouton situé à l'arrière de l'objet pour donner l'alerte. L'appareil permet de repérer l'emplacement de son utilisateur et peut enregistrer les conversations pour fournir une preuve en cas de plainte.
Pour le gouvernement, ce programme de sécurité vise à améliorer la sécurité des personnels, des médicaments et des équipements, mais aussi à éviter les enlèvements de nouveau-nés dans les maternités.
Après plusieurs cas d'enlèvements ces dernières années, la sécurité a déjà été renforcée dans de nombreux services, notamment avec des émetteurs électroniques.
"Notre stratégie est de signaler aux personnes susceptibles de commettre des actes de violence que nous ne tolèrerons tout simplement pas leurs actes", a déclaré mardi dernier le ministre de la Santé britannique, John Reid, dans un communiqué.
Selon la conseillère aux relations avec le personnel du Collège royal des infirmières, Sheelagh Brewer, "beaucoup trop d'infirmières se font agresser chaque année. Cela n'affecte pas seulement la victime elle-même, mais la qualité des soins et le moral de l'institution de l'hospitalisation publique".
Pour le responsable du comité des médecins généralistes de l'Association médicale britannique, le Dr John Chisholm, "plus les agressions augmentent, plus l'Etat a du mal à recruter et à retenir les médecins généralistes. J'espère que ce programme permettra une réduction notable des incidents".
Au Royaume-Uni, les généralistes sont des fonctionnaires employés par l'Etat.
Ce plan a été mis en place par le Service de la gestion de la sécurité, créé en janvier 2003 au sein du ministère de la Santé britannique avec un budget annuel de 15 millions de livres (21,4 millions d'euros)./ib
INFOS ET ACTUALITES
Violence à l'hôpital : les britanniques installent des sonnettes d'alarme
Publié le 10/01/2004
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Source : infirmiers.com
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