Revalorisation des heures de travail de nuit et de celles du dimanche et des jours fériés pour les infirmiers et aides-soignants, nouvelles compétences pour les pharmaciens, pérennisation de la revalorisation des gardes pour les médecins : c’est toute une batterie de mesures pour l’hôpital que le gouvernement a annoncé ce jeudi 31 août. Lors d’un déplacement à Rouen, Elisabeth Borne, la Première ministre, a indiqué qu’un budget de 1,1 milliard d’euros sera consacré au secteur.
Valoriser le travail de nuit et de week-end
Sur ces 1,1 milliard d’euros, 600 millions correspondent à la pérennisation déjà annoncée de certaines revalorisations, mises en place dans le cadre de la mission « Flash » durant l’été 2022. Les 500 millions restant seront dédiés à de nouvelles mesures, qui seront inscrites dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024 (PLFSS). Dès janvier 2024, infirmiers et aides-soignants seront payés « 25% de plus la nuit que le jour », selon Matignon. Il s’agit ici de remplacer « la majoration d’un euro par heure travaillée », qui avait été portée en 2022 à deux euros, qui ne permettait pas de prendre en compte l’ancienneté du professionnel. Selon les estimations gouvernementales, un infirmier débutant travaillant en moyenne « dix à douze nuits » par mois percevra « 230 euros bruts mensuels » supplémentaires, 300 euros s’il est « en milieu de carrière » et jusqu’à « 495 euros bruts en fin de carrière ». Une seconde mesure est également prévue pour ces professionnels, à savoir une majoration de 20% de l’indemnité des dimanches et jours fériés. Elle prendra la forme d’un forfait, soit environ 10 euros de plus par jour, selon le ministère de la Santé.
Le gouvernement a aussi pensé aux médecins et aux pharmaciens : les premiers bénéficieront de « l'augmentation de 50% des gardes qu'on avait expérimentée depuis l'été dernier et elle va s'étendre à tous les médecins, aussi bien du public que du privé », a expliqué Elisabeth Borne. Quant aux pharmaciens, ils seront autorisés à « prescrire des antibiotiques » pour les cystites et les angines, « dès lors que celui-ci aura réalisé un test pour confirmer l’origine bactérienne » de la maladie et un entretien avec le patient. Enfin, les assistants de régulation médicale, en grève illimitée dans l’attente d’une meilleure reconnaissance, seront également concernés par ces revalorisations. « C'est évidemment un métier difficile où il y a beaucoup de contraintes, le travail de nuit, le dimanche, les jours fériés, et il faut reconnaître, comme s'y était engagé le président de la République, ces contraintes particulières », a déclaré la Première ministre, tout en reconnaissant qu’il était également nécessaire d’accélérer sur les questions d’organisation et d’amélioration de la qualité de vie au travail.
"Un pas en avant important en faveur de l'attractivité"
En réaction, la Fédération hospitalière de France a tenu à saluer ces annonces qui confirment « la priorité donnée aux enjeux de santé » et répondent à plusieurs de ses demandes. « Ces mesures constituent un pas en avant important dans les mesures en faveur de l’attractivité et la fidélisation des métiers à l’hôpital, qui devront être poursuivies durablement », souligne-t-elle dans un communiqué. La Fédération, qui réclamait récemment 5 milliards d’euros supplémentaires pour les hôpitaux en 2024, prévient toutefois que l’ensemble de ces mesures devront être financées, au risque de fragiliser un peu plus la situation budgétaire des établissements.
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