La participation de la profession infirmière à l'élection de leurs conseillers départementaux de l'Ordre infirmier n'atteignait mercredi soir, à mi-scrutin, que 7% au niveau national, a-t-on appris jeudi auprès du comité technique d'organisation des élections.
Plus de 498.000 infirmières et infirmiers salariés et libéraux, selon la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos), sont appelés à participer à ces premières élections de l'Ordre infirmier, qui ont débuté le 9 avril et qui doivent s'achever dans une semaine, jeudi 24 avril.
Mais les premiers résultats, après une semaine de vote, sont très décevants, puisque seuls 36.000 infirmiers avaient participé, mercredi soir, au scrutin, qui se déroule exclusivement par voie électronique, sur un site internet sécurisé (election-ordre-infirmier.fr/).
Les taux de participation varient fortement selon le département ou le secteur d'exercice des professionnels, a constaté l'APM à partir de données de vote arrêtées mardi à 14 h et dont elle a eu copie.
Globalement, la mobilisation semble plus élevée du côté des 73.000 libéraux, avec un taux moyen de participation oscillant autour de 8,6%, selon les calculs de l'APM.
Pour les 304.000 salariés du secteur public, la participation est d'un peu plus de 6,2%.
Sur 120.000 salariés du privé, le taux s'élève à 5,8%.
2,7% A PARIS
A Paris, qui concentre 21.000 infirmiers du public, 6.000 salariés du secteur privé et 2.000 libéraux, le taux de participation plafonne à 2,7%, dont 2% à peine pour les hospitaliers.
La plus forte mobilisation revient aux électeurs libéraux et hospitaliers de Corse-du-Sud, avec respectivement 17,7% et 16,25% de participation.
"C'est une catastrophe", résume Régine Clément, présidente de l'Association pour un Ordre des infirmières et infirmiers de France (Apoiif), jointe jeudi par l'APM.
"Cela s'explique très bien par le déploiement d'énergie des syndicats de salariés contre l'Ordre infirmier", estime-t-elle, évoquant un "matraquage" à coups de tracts et d'affiches dans les services hospitaliers.
Certains syndicats de salariés, notamment la CGT et Sud santé-sociaux, qui manifestent régulièrement leur opposition à l'instauration d'ordres pour les professionnels de santé en établissement, avaient appelé mercredi dernier à un boycott des élections, rappelle-t-on.
Pour Régine Clément, il n'y a "rien à reprocher" au ministère de la santé, que ce soit au niveau des moyens ou du nombre de personnes engagés dans l'organisation des élections.
Interrogée sur l'impact de l'envoi des courriers avec les appels à candidature en pleine période de vacances scolaires (entre le 22 février et le 10 mars, ndlr), elle reconnaît toutefois qu'il y a eu des "dysfonctionnements", y compris dans l'envoi des codes personnels pour voter, qui ne sont pas tous arrivés à destination.
En effet, les courriers destinés aux hospitaliers étaient adressés aux établissements dans lesquels ils exercent, alors que nombreux sont ceux qui n'avaient pas mis à jour leur situation auprès des directions départementales des affaires sanitaires et sociales (Ddass), qui gèrent le répertoire Adeli, alors même qu'ils avaient pu changer d'établissement depuis la dernière mise à jour de leurs coordonnées.
Régine Clément met également en cause les directions d'établissement ainsi que les directeurs des soins, qui n'auraient pas tous informé les infirmiers des élections.
"Nous allons être élus. Mais nous aurions souhaités être légitimés", regrette Régine Clément, qui est elle-même candidate, et qui redoute une faible participation globale à l'issue du scrutin.
LA FNI DEFEND LA MISE EN PLACE DE L'ORDRE
De son côté, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a déploré jeudi dans un communiqué "la vision partisane et caricaturale développée par l'intersyndicale de circonstance mise en place par les syndicats Sud santé, CFDT, FO et CGT afin de saboter les élections à l'Ordre infirmier".
"Les missions de l'Ordre ne se réduisent pas à établir les règles déontologiques de la profession et à sanctionner les professionnels qui les enfreindraient", estime-t-elle, affirmant que l'Ordre sera "garant du champ de compétences des infirmières et infirmiers et garantira donc à l'usager une même qualité et sécurité de soins indépendamment du type d'exercice de l'infirmière".
La FNI juge qu'il est "encore temps de sortir d'une opposition stérile entre syndicats et Ordre, leurs missions respectives [étant"> parfaitement complémentaires", les syndicats étant chargés de "la défense du travail" et l'Ordre de "la défense du métier au service de l'usager".
Le scrutin est ouvert jusqu'au 24 avril 2008
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