La première zone, en pleine crise, est composée de "pays submergés par les malades et les décès dus au sida", pour lesquels "il faudra des années et des années de travail en profondeur" pour s'en sortir, estime Mireille Guigaz. Les pays africains constituent la majeure partie de cette zone.
La deuxième zone est celle où la crise émerge, autrement dit "où les choses deviennent visibles" et pour lesquelles "il faut se dépêcher", a poursuivi l'ambassadeur, mettant en parallèle les termes "émergent" et "emergency". La Chine, l'Inde, la Russie et l'Ukraine en font partie, avec une augmentation de 40 à 50% de l'incidence des infections à VIH entre 2002 et 2004.
Pour cette zone-là, "on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas, a mis en garde Mireille Guigaz. Il est encore temps d'agir pour aider ces pays à maîtriser la pandémie avant que la catastrophe n'arrive".
Vient enfin la zone considérée "sous contrôle mais où la prévention piétine et où il existe des défaillances et des entraves importantes dont la problématique d'échec thérapeutique". Cette zone est essentiellement constituée de l'Amérique du Nord et de l'Europe.
Le rapport, intitulé "Le point sur l'épidémie mondiale de sida 2004", met en exergue l'augmentation continue de l'incidence de l'infection par le VIH/sida, qui atteint 5 millions de personnes en 2004, et celle du nombre de décès dus au sida, qui s'élève à 3,1 millions.
Au total, on estime que l'infection touche 39,4 millions de personnes à travers le monde. Six millions d'entre elles ont besoin d'un traitement mais, en juin dernier, seuls 440.000 patients y avaient accès. Ce qui est loin de l'objectif que s'était fixé l'OMS de placer 3 millions de personnes sous traitement d'ici la fin 2005. L'institution doit d'ailleurs faire un point sur les progrès réalisés pour atteindre cet objectif.
Seul point de satisfaction du rapport, l'augmentation des ressources consacrées à la lutte contre le sida, qui sont passées de 2,1 à 6 milliards de dollars entre 2002 et 2004, a souligné Michel Sidibé, directeur du département d'appui aux pays et régions de l'OnuSida.
Interrogée sur le budget du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, Mireille Guigaz a indiqué que "les 10 milliards de dollars pour la lutte contre le sida ne seront pas atteints dans les délais voulus". "Nous serons plus lents que prévu pour mobiliser ces fonds", a-t-elle concédé, estimant toutefois qu'il valait toujours mieux "afficher des chiffres volontaristes".
Dernièrement, ce budget atteignait 3 milliards de dollars, dont un fourni par les Etats-Unis, un par l'Europe et un par le reste du monde. Saluant l'effort national, l'ambassadeur a affirmé que "depuis 2 ans, la France met 150 millions d'euros au Fonds mondial, soit 190 millions de dollars, ce qui représente seulement 10 millions de dollars de moins que les Etats-Unis". Le pays donateur qui arrive en troisième position donne 100 millions de dollars au Fonds, a-t-elle ajouté./ar
INFOS ET ACTUALITES
Sida : agir avant que la situation de certains pays ne rejoigne celle des pays en crise
Publié le 25/11/2004
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Source : infirmiers.com
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