Je suis cadre enseignant dans un institut de formation en soins infirmiers et je suis spécialisé dans la réanimation.
C'est la deuxième fois que je visite un service de réanimation français. Pourquoi effectuer deux séjours en France? Parce que les services hospitaliers français ont très bonne réputation en Angleterre.
En 1995, lors de ma première venue, j'ai visite un service de réanimation de l'hôpital Lariboisière a Paris (Jones C 1995 i, Jones C 1995 ii). Cette fois, mon choix s'est porté sur le Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, à Haut Leveque plus précisément. J'espérais une différence moindre entre les services hospitaliers anglais et français. Premier déception !
J'ai trouve ici a Bordeaux un service ultra moderne, extrêmement bien équipe avec des bâtiments plus ou moins récents, mais ce qui m'a surtout frappé c'est leur propreté. De plus le personnel y est très motive et enthousiaste. J'ai le sentiment d'une institution bien financée et organisée.
Loin de moi l'idée de critiquer le service hospitalier anglais, mais il y a des problèmes chez nous et nous faisons ce que nous pouvons pour l'améliorer et moderniser. Le gouvernement actuel investit également beaucoup d' argent pour augmenter la qualité au sein des services pour une meilleure prise en charge des malades.
En ce qui concerne les soins infirmiers proprement dits, il existe des différences entre les deux pays, mais il est difficile de dire si l'un est mieux que l'autre.
En France les infirmiers de réanimation sont moins nombreux qu'en Angleterre, ou une infirmière a en charge un seul patient. Et cela entonnerait certainement une infirmière britannique du petit nombre d'infirmiers français dans ce secteur! Mais les place de réanimation en Angleterre sont comptées, seulement 1% de l'ensemble des lits hospitaliers. De ce fait, ils sont réserves aux malades gravement atteints et qui nécessitent les soins les plus lourds. J'ai vu ici a Bordeaux des personnes en réanimation qui seraient en secteur conventionnel en Angleterre.
Autre point qui diffère de Grande Bretagne: le droit de visite en réanimation est plus restreint en France, alors qu'en Angleterre les visites sont possible toutes les heures. Outre Manche, cela serait trop difficile pour les familles, alors qu'en France elles ne se plaignent pas. Lors de mon observation en réanimation, je me suis entretenu avec un membre de famille d'un malade qui ne jugeait pas nécessaire un temps de visite plus long en raison de l'état lequel se trouvait la personne soignées (drogues, respirateur).
Par contre, j'ai été très impressionne de voir qu'ici, les malades de réanimation sont séparées les uns des autres et places dans des boxes fermes (que je qualifierais presque de chambres). En Angleterre, les personnes sont réunies dans des grandes salles avec des draps en guise de séparation, ce qui ne favorise pas l'intimite et la confidentialité. Aussi, en France, après leur transfert en secteur conventionnel, les malades bénéficient d'une chambre individuelle ou a deux lits maximum dotée d'une salle de bains avec lavabo, douche et WC. Ceci est quasiment inexistant dans milieu hospitalier chez nous.
Dans chaque service que j'ai visite en France ou en Angleterre, une même question m'a interpellé : serais-je rassuré de confier ma mère à ce service ? C'est difficile de répondre à cette question pour la totalité des services français après deux semaines passées seulement dans ce pays. Mais pour le CHU de Bordeaux, je réponds oui et sans le moindre hésitation!
Jones C (1995) Vive La Difference? Nursing Standard 9, 39 22-24
Jones C (1995) Les réflexions d'un infirmier anglais visitant un service de réanimation français. Bulletin Trimestriel de la Societe Francaise des Infirmiers en Soins Intensifs Sept
Chris Jones RGN, BA, MSc
Edge Hill College
University Hospital Aintree
Liverpool England
Jonesch@edgehill.ac.uk
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