Réanimation cardiopulmonaire : la fréquence des compressions pendant le massage est importante

L'étude a été réalisée dans 3 hôpitaux, auprès de 97 patients victimes d'un arrêt cardiorespiratoire puis réanimés. Un total de 813 minutes de massage cardiaque a été étudié.

Le Dr Benjamin Abella et ses collègues des hôpitaux universitaires de Chicago ont ainsi constaté que la fréquence des compressions s'avère primordiale. De fait, chez les 61 patients réanimés initialement, la fréquence des compressions a atteint 90 par minute en moyenne, alors qu'elle n'était que de 79 par minute chez ceux qui n'ont pas survécu.

Le taux de réanimation a atteint 75% pour une fréquence supérieure à 87 compressions par minute, diminuait à 58% pour 72 à 87 compressions par minute et chutait à 42% chez les patients ayant bénéficié de 40 à 72 compressions par minute.

Toutes les périodes de 30 secondes de massage cardiaque ont été étudiées. Ainsi, les chercheurs ont observé que 37% des périodes de 30 secondes se trouvaient en dessous d'une fréquence de 80 compressions par minute, et 22% en dessous de 70 compressions par minute.

Même dans des hôpitaux dotés d'un personnel "relativement bien entraîné", une proportion significative de massages cardiaques ne semble pas être réalisée dans les conditions optimales. De même, en dehors de l'hôpital, là où la majorité des arrêts cardiorespiratoires se produit et où le massage est pratiqué par des personnes qui, le plus souvent, ne sont pas des professionnels de santé, il est probable que la fréquence des compressions soit encore plus variable, soulignent-il.

Il existe 2 solutions à ce problème, proposent-ils : soit l'utilisation de dispositifs mécaniques de compression-décompression (mais jugés peu pratiques, ces derniers n'ont guère de succès auprès des équipes médicales); soit il s'avère indispensable d'optimiser le "monitoring" des procédures de massage manuel afin d'en améliorer l'efficacité en temps réel./ajr

(Circulation 2005, vol.111, n°4 : p.428-434)