La proportion de temps passée à effectuer des compressions thoraciques lors de la réanimation cardiopulmonaire d'un arrêt cardiaque survenu hors de l'hôpital détermine la survie des patients jusqu'à la sortie de l'hôpital, montre une étude nord-américaine publiée dans Circulation.
Ces résultats confortent les recommandations américaines et européennes sur la réanimation cardiopulmonaire, qui préconisent d'augmenter la proportion de temps passée à effectuer des compressions thoraciques.
Ces recommandations étaient basées sur l'observation chez l'animal que l'interruption des compressions thoraciques entraînait une diminution de la circulation sanguine coronaire et cérébrale et altérait la survie, et sur le fait que les urgentistes réalisent en général des compressions thoraciques seulement pendant la moitié du temps de leurs efforts de réanimation.
Or les conséquences cliniques des interruptions des compressions thoraciques sur la survie après arrêt cardiaque restaient à déterminer, soulignent le Dr Jim Christenson de l'University of British Columbia à Vancouver et ses collègues.
Leur étude prospective observationnelle de cohorte a évalué 506 patients ayant eu un arrêt cardiaque extra-hospitalier, avec une fibrillation ou une tachycardie ventriculaire confirmée et n'ayant pas reçu de défibrillation avant l'arrivée de l'équipe médicale d'urgence, chez qui la réanimation cardiopulmonaire réalisée avant l'administration du premier choc a été enregistrée électroniquement.
Les patients ont été divisés en cinq catégories selon la proportion du temps de réanimation passée à effectuer des compressions thoraciques: de 0% à 20%, de 21% à 40%, de 41% à 60%, de 61% à 80% et de 81% à 100%.
La survie jusqu'à la sortie de l'hôpital était respectivement de 12,0%, 22,9%, 24,8%, 28,7% et 25,0% dans ces cinq catégories.
En prenant pour référence la catégorie 0-20%, les chances de survie jusqu'à la sortie de l'hôpital, ajustées en fonction de différentes variables, étaient multipliées par 2,27, 2,39, 3,01 et 2,33 dans les catégories 21%-40%, 41%-60%, 61%-80% et 81%-100%, respectivement.
Les chances de survie pour toute augmentation de 10% du temps passé à pratiquer des compressions thoraciques étaient augmentées de 11%.
Les auteurs notent le résultat "curieux" de la légère baisse des chances de survie observée dans la dernière catégorie (81% à 100% du temps passé en compressions). Ils estiment que cela peut être lié au faible nombre de patients dans cette catégorie, ou à un réel effet plateau à partir de 80% de temps de réanimation passé à effectuer des compressions thoraciques.
"Plus de recherches sont nécessaires afin de mieux définir la cible optimale de la fraction de temps passé à effectuer des compressions thoraciques", suggèrent les chercheurs.
En attendant, "la mise en oeuvre de stratégies visant à modifier les pratiques de réanimation pour maximiser la fraction de temps passée à effectuer des compressions thoraciques devrait résulter en une augmentation réelle et durable de la survie après arrêt cardiaque", estiment-ils.
(Circulation, vol.120 n°13, pp.1241-1247)
Paris, 12 novembre 2009 (APM)
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