Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

BLOG

"Quand pour parler il faut hurler !" : les bulles de colère de Manon

Publié le 14/02/2020

Nous l’avons repérée presque par hasard et cela aurait été dommage de ne pas vous présenter son travail, d’autant plus aujourd’hui, en cette nouvelle journée de mobilisation nationale pour "sauver l’hôpital public" . Manon Rougier a 27 ans, elle "fait de la bande-dessinée". "Depuis un an, je réalise un portrait/reportage, à Saint-Junien dans le Limousin, en partenariat avec le centre culturel la Mégisserie, une fois par mois", explique-t-elle. "Je choisis un sujet, souvent en lien avec l'actualité mais à l'échelle de cette petite ville. Ce mois-ci, j’ai réalisé le "reportage dessiné" sur l'hôpital". Avec son autorisation, nous partageons quelques planches parmi les plus significatives de son magnifique travail "social" à retrouver en intégralité sur son blog !

Manon Rougier nous explique sa démarche d'auteur. Je ne connaissais pas grand chose à la situation de l'hôpital avant de poser des questions aux soignants, et je n'estime pas avoir tout compris, mais j'ai appris énormément de choses. J'ai surtout compris la détresse des personnes que j'ai rencontrées ainsi que la volonté du gouvernement d'éradiquer progressivement tout service public. Ce reportage reflète mon point de vue  au regard du vécu que l'on m'a raconté. Il n'a pas pour but d'être objectif, simplement d'être juste. Je garde presque mot pour mot les témoignages. A l'issue de mon reportage, j'avais plus de 6h d'enregistrement et d'interviews et donc une énorme quantité d'informations. J'ai aussi lu une thèse écrite sur l'histoire de l"hôpital de Saint-Junien pour bien comprendre sa situation. Malheureusement mon format est court (20 pages) et j'ai eu seulement 3 semaines pour réaliser ce reportage : une semaine d'enquête et deux semaines de rédaction, découpage, dessins, encrage et passage à la couleur. Donc oui, c'est très résumé et j'essaie d'être la plus claire possible. Ce reportage a été trés difficile pour moi, car le constat était assez accablant. J'avais du mal à savoir par quel bout l'attraper, quoi montrer de plus important... De plus, je n'ai pas eu l'autorisation de dessiner dans l'hôpital, j'ai donc dû inventer des choses pour en parler, sans trop dessiner de lits et de couloirs... C'était un défi, franchement. L'actualité m'a beaucoup aidée, ainsi que les images fortes qu'il y avait dans les anecdotes racontées par les soignants. J'étais révoltée et dégoutée pendant mes interviews, très accablée aussi, et le seul moyen de ne pas s’arrêter au constat du tas de cendres était d'essayer d'alerter les gens en publiant ce reportage, sinon c’est beaucoup trop déprimant. J'espère y être parvenue.

Le début de l'histoire...

Elle a rencontré Maryse qui a été infirmière toute sa carrière à Saint-Junien…

Depuis, les choses ont bien changé…

Il semblerait que dans cette volonté de tout coder, de tout classer… il semblerait que le temps humain ai été oublié...

Alors je leur demande à tous : « on fait comment pour résister, pour lutter ? Sachant qu’un soignant, même en grève continue de soigner. Du coup, ce sont des grèves invisibles.

Alors, comment se faire entendre… Le 14 janvier, plus de 1100 médecins démissionnent de leurs fonctions administratives. Certains jettent leur blouse...

 Combien de temps reste-t-il avant d’hériter d’un système de santé à deux vitesses ?
Le 14 février est une journée nationale de mobilisation pour les hôpitaux.
Nombreux soignants ne pourront se rendre dans la rue, mais nous pouvons y aller pour eux.
L’hôpital public meurt, il y a urgence.

Découvrir l’ensemble du sujet sur le blog de Manon Rougier.

Merci à elle pour son talent mais aussi pour son soutien au combat mené par les professionnels de santé pour sauver le service public hospitalier.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com