La CNSA, établissement public administratif placé sous le contrôle du Parlement et de la Cour des comptes, est née du besoin de renforcer "significativement les moyens d'action en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées par la mise en oeuvre d'une solidarité plus active entre les Français", a souligné le Premier ministre.
Concrètement, une contribution financière égale à 0,30% de la masse salariale est acquittée depuis le 1er juillet 2004 par les employeurs privés et publics.
Alors que des organisations syndicales et l'opposition critiquent le choix du recours aux cotisations sociales pour financer cette forme de solidarité et non à l'impôt, Philippe Douste-Blazy, ministre des solidarités et de la santé, a rappelé, lundi, au cours d'une conférence de presse, que le mode de financement était élargi. "Les revenus du capital y sont également soumis à l'exception de l'épargne populaire telle que le livret A", a-t-il fait remarquer.
Le ministre des Solidarités a également souligné que le gouvernement social-démocrate allemand avait procédé d'une manière similaire en augmentant la durée de travail de sept heures. Et pour faire taire ceux qui doutent que l'argent récolté ira bien aux personnes âgées et aux personnes handicapées, il a annoncé que la Cour des Comptes y veillerait régulièrement.
Chaque année, 1,2 milliard d'euros serviront à relever le "défi du vieillissement". Les fonds serviront prioritairement à améliorer la vie à domicile en permettant aux personnes âgées de vivre chez elles le plus longtemps possible, a souligné le ministre. Ils iront aussi à la modernisation et à la médicalisation, en 2005, de 1.600 maisons de retraite dont 100 seront de nouvelles constructions.
Pour les personnes handicapées, la journée de solidarité va apporter 800 millions d'euros supplémentaires par an. Il s'agit d'abord de créer un véritable droit à compensation du handicap pour prendre en charge de façon personnalisée les surcoûts de toutes natures liés au handicap. Il s'agit aussi de renforcer l'intégration dans la cité, en développant l'accompagnement et la personnalisation des aides pour généraliser et rendre effectif l'accès à l'école, à l'université, aux transports, aux bâtiments, à l'emploi.
Enfin, seront créées dans chaque département des "maisons des personnes handicapées" afin de simplifier l'accès aux droits.
"Au total, plus de 30.000 emplois spécialisés seront ainsi créés en 2005 grâce à cette journée", a souligné Philippe Douste-Blazy. C'est d'ailleurs un des aspects positifs de cette réforme qui est mis en avant dans une campagne de communication lancée par le gouvernement au moyen d'encarts qui seront publiés dans la presse écrite du 3 au 7 mai.
PÉRIMÈTRE DE 15 MDS D'EUROS
Les recettes de la journée de solidarité viennent s'ajouter au transfert de 0,1 point de CSG et aux sommes de l'assurance maladie consacrées au secteur médico-social. "Au total, le périmètre financier de la CNSA sera donc, dès 2006, d'environ 15 milliards d'euros", ont expliqué le Premier ministre et le ministre de la santé.
Selon les statistiques officielles, la France compte environ 12 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus. Elles seront 17 millions en 2020. Le vieillissement de la population sera très marqué jusqu'en 2035.
La CNSA est présidée par Alain Cordier, inspecteur général des finances. Son conseil regroupe 48 membres représentant notamment l'Etat, les associations de personnes handicapées, les associations de personnes âgées, l'Assemblée nationale et le Sénat, les conseils généraux et les syndicats./yg
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Personnes dépendantes : le gouvernement justifie la création de la journée nationale de solidarité
Publié le 03/05/2005
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Source : infirmiers.com
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