Les organisations syndicales poursuivent leur mobilisation contre la mise en place de l'Ordre national des infirmiers en appelant à une "semaine de désordre" du 14 au 19 décembre, tandis que les instances ordinales annoncent l'envoi des premières cartes professionnelles aux infirmiers ayant rempli leur dossier d'inscription.
Après l'organisation de plusieurs journées d'action au cours des derniers mois, une intersyndicale constituée par les organisations CGT, CFDT, CFTC, FO, SNICS-FSU, SUD-Santé et Unsa Santé appelle de nouveau les infirmiers à se mobiliser, en participant à "une semaine de désordre" du 14 au 19 décembre, par le "port de badges" et "l'organisation de débats dans les établissements", a-t-elle annoncé dans un communiqué.
L'intersyndicale, qui se réunira de nouveau le mercredi 18 novembre, prépare également un "temps fort" en janvier.
Les organisations syndicales appellent par ailleurs les infirmiers, quel que soit leur statut, public ou privé, "à refuser de renvoyer les dossiers d'inscription" et à payer la cotisation, dont elles dénoncent le montant (75 euros).
Selon l'intersyndicale, "très peu de dossiers" ont, à ce jour, été retournés à l'Ordre national des infirmiers.
Alors que les organisations syndicales affirment que "la mobilisation n'a pas faibli", l'Ordre national des infirmiers a annoncé l'envoi des premières cartes professionnelles européennes et du caducée ordinal à "de nombreux infirmiers", ainsi que le justificatif de paiement de la cotisation.
"Les envois sont actuellement en cours pour toutes celles et tous ceux qui ont rempli leur dossier d'inscription, l'ont envoyé avec les pièces justificatives demandées et se sont acquittés de la cotisation", indique l'Ordre national des infirmiers dans un communiqué.
L'instance ordinale constate toutefois avec inquiétude que 40% des dossiers d'inscription (à remplir) ne sont pas arrivés à l'adresse professionnelle des infirmiers et que de "nombreuses demandes" de dossiers complémentaires lui sont donc formulées.
"Les fichiers de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) qui ont servi à cet envoi ne sont pas à jour en raison notamment de déménagements, de départs à la retraite et de décès", explique l'Ordre national des infirmiers, tout en dénonçant une nouvelle fois "le détournement de courriers, organisé dans les établissements de santé, (qui) prive les professionnels de leur droit, plus de 80% de la profession [travaillant] en établissement de santé".
Dans ce contexte, l'Ordre des infirmiers appelle les infirmiers à retourner "dans les plus brefs délais" leur dossier d'inscription, sans toutefois fixer de date butoir. Ces dossiers sont téléchargeables sur le site de l'Ordre ou bien disponibles auprès des ordres départementaux.
Le dossier d'inscription au tableau de l'Ordre et l'appel à cotisation avaient été envoyés aux infirmiers mardi 1er septembre. Au départ, les 510.000 infirmiers recensés avaient jusqu'au mercredi 30 septembre pour retourner leur dossier avec le règlement de la cotisation, mais l'instance ordinale avait accordé un mois de délai supplémentaire, rappelle-t-on.
L'Ordre national des infirmiers défend sa démarche en rappelant que "l'inscription au tableau de l'ordre permet de vérifier les conditions de moralité, d'indépendance et de compétence des infirmiers", ce qui représente un gage de sécurité pour les patients, qui "sont en droit d'exiger une vigilance quant à la qualification des professionnels" et un gage pour les infirmiers "qui doivent pouvoir exercer sereinement en étant en règle".
L'intersyndicale, elle, continue de réclamer "l'abrogation" de l'ordre professionnel, regrettant que le ministère de la santé "reste sourd" à sa demande de mise en place d'une table ronde.
Elle dénonce le "contenu ambigu" d'un courrier adressé le 14 octobre par la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) aux établissements de santé, qui évoque les risques encourus par les infirmiers qui ne s'inscriraient pas à l'Ordre infirmier.
Le "contenu ambigu" de cette lettre "permet ainsi de constater une montée en charge de pressions et d'intimidations organisées par les directeurs envers les personnels concernés", dénonce l'intersyndicale.
Paris, 14 novembre 2009 (APM)
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