Les cas de Covid19 sont tous les jours un peu plus nombreux et alors que l’idée redoutée de la "deuxième vague" devient réalité, l’Ordre National des Infirmiers propose plusieurs mesures relatives à l’organisation de l’offre de soins, rappelant notamment le rôle indispensable des quelques 700 000 infirmiers de France engagés sur tous les fronts dans ce "marathon sanitaire".
Le virus progresse rapidement et il est difficile de prévoir son évolution pour les prochaines semaines, nous devons donc nous préparer et mettre en œuvre une stratégie de prévention. Les infirmiers peuvent être un maillon essentiel de cette stratégie, qu’il s’agisse de fluidifier l’accès aux tests, de limiter les risques de contamination, par exemple en Ehpad, ou de garantir la continuité des soins pour tous les patients. Ces propositions n’auront d’autant plus d’efficacité qu’avec le respect strict des gestes barrières
, rappelle Patrick Chamboredon, Président de l’Ordre National des Infirmiers.
Tests PCR : alors qu’il est de plus en plus difficile de réaliser un test PCR
dès l’apparition des symptômes, comme le demande l’Ordre National des Infirmiers depuis le début de la crise, il faut mobiliser les compétences cliniques des infirmiers pour désengorger les centres de dépistage et faire respecter les priorisations édictées par le Gouvernement. De fait, il est urgent que les infirmiers libéraux puissent prescrire et réaliser les tests pour libérer du temps au corps médical
.
EHPAD : la vigilance, requise plus que jamais en EHPAD, notamment lors des visites
, peut bénéficier également du concours des infirmiers. Il s’agit notamment d’assurer une présence accrue d’infirmiers en EHPAD de jour comme de nuit mais aussi de mobiliser davantage les compétences cliniques des infirmiers pour assurer des visites en EHPAD dans des conditions sanitaires optimales
.
Compétences : les textes qui encadrent l’exercice de la profession n’ont pas évolué depuis 2004… Il y a donc nécessité à libérer un certain nombre d’actes réalisés par des infirmiers du préalable trop contraignant de la prescription médicale, comme les vaccins, ou le télésoin
. L’ONI rappelle que 92% des infirmiers sont favorables à une permission de pratiquer tous les actes qui ne nécessitent pas de diagnostic (comme les vaccins) et 73% estiment que "la prescription médicale rend parfois difficile l’accès aux soins". Pour éviter le recul vaccinal infantile, il faut également permettre aux infirmiers puériculteur en PMI de vacciner sans prescription médicale.
Psychiatrie : sécuriser les parcours des patients en psychiatrie pour qu’ils soient le moins impactés possible par une éventuelle réorganisation des soins en s’appuyant sur les infirmiers en psychiatrie pour les consultations infirmières sur les risques psychologiques relatifs à l’épidémie
.
Continuité des soins : aussi bien en ville qu’en établissement de santé, il y a nécessité à établir des filières séparées Covid et non Covid dès lors que le département se situe en vigilance élevée
, et sécuriser les prises en charge des patients chroniques et/ou souffrant de handicap afin d’éviter les déprogrammations de consultation ou d’intervention
.
Scolarité : il est nécessaire de continuer à s’appuyer sur les infirmiers scolaires
pour former aux gestes barrières, à l’utilisation et au port du masque, à la compréhension par tous de la distanciation physique. Les infirmiers peuvent aider les enseignants dans cette éducation sanitaire auprès des élèves et il faut également reconnaitre leur rôle de clinicien pour repérer les signes cliniques de contamination
.
Travail : là encore, il doit être permis aux infirmiers en services de santé au travai
l de déclencher la téléconsultation de façon autonome
afin d’assurer totalement leur rôle d’acteur de prévention et de santé publique.
Violences faites aux femmes : de la nécessité de s’appuyer sur les infirmiers libéraux, derniers professionnels à se rendre à domicile, pour déclencher une procédure d’aide et de soutien dans des centres infirmiers dédiés
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Epuisement professionnel : la crise du Covid19 a ébranlé un peu plus encore la communauté soignante déjà très exposée au mal être par la déliquescence de ses conditions de travail. Alors que les infirmiers s’apprêtent à nouveau à s’investir encore plus dans les semaines à venir et que la lutte contre le Covid sera longue. Pour ce faire : respect des temps de repos et de congés, mise à disposition de lieux d’écoute , isolement des soignants testés positifs et reconnaissance de maladie professionnelle sans distinction de gravité, autorisations sanitaires exceptionnelles (comme les ouvertures de lits supplémentaires) conditonnées à des augmentations d’effectifs…
Gouvernance sanitaire : parce que les infirmiers interviennent au plus près des patients, leur analyse de la situation sur le terrain et leur connaissance des problématiques rencontrées par les patients sont nécessaires à la prise de décision. Il est donc indispensable d’intégrer les Ordres des professions de santé et leurs entités régionales dans les différentes gouvernances des instances décisionnelles du système de santé impliquées dans la lutte contre le Covid, et notamment celles pilotées par les Agences Régionales de Santé (ARS)
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