Conformément à ce qu’elle avait indiqué lors du lancement de ses travaux sur les obligations vaccinales des professionnels de santé en février dernier, la Haute autorité de santé (HAS) en a publié le second volet à la fin du mois de juillet. Cette fois-ci, ce sont les vaccins actuellement recommandés contre la coqueluche, la grippe, l'hépatite A, la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle qui sont concernés. Pour rappel, le premier volet ciblait le Covid-19, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou encore l'hépatite B. Pour rendre son avis, la HAS a pris en compte plusieurs critères, définis en 2016 par le Haut Conseil de la santé publique : la décision de maintenir une obligation vaccinale s’applique ainsi « pour la prévention d'une maladie grave, qui présente un risque élevé d'exposition pour le professionnel, un risque de transmission à la personne prise en charge et pour laquelle il existe un vaccin sûr et efficace », éclaire-t-elle dans un communiqué. À noter que ses travaux ont bénéficié des contributions de l’ensemble des parties prenantes du secteur du soins dont sociétés savantes, associations d’usagers, Ordres professionnels ou encore établissements sanitaires.
L'obligation maintenue pour la rougeole
« Maladie infectieuse figurant parmi les plus contagieuses », la rougeole doit faire l’objet d’une vigilance particulière. La HAS préconise ainsi de maintenir l’obligation vaccinale contre cette maladie : « les étudiants et professionnels non vaccinés ou ne pouvant pas attester d'une contamination, devront ainsi faire l'objet d'une vaccination », indique-t-elle. Et pour cause, la rougeole est particulièrement présente dans le milieu du soin. Les professionnels de santé seraient ainsi impliqués dans 75% à 83% des cas qui se déclarent dans les établissements de santé français. Quant au schéma vaccinal lui-même, l’institution recommande une administration en deux doses du vaccin trivalent ROR (qui cible également les oreillons et la rubéole), dont l’efficacité est estimée à 95%, sauf pour les professionnels nés avant 1980, qui ne doivent recevoir qu’une seule dose. Autre exception : les femmes enceintes, pour lesquelles le vaccin est contre-indiqué.
Un maintien des recommandations pour les autres
Concernant les quatre autres maladies visées, soit la grippe, la coqueluche l'hépatite A et la varicelle, la HAS appelle à un maintien des directives actuelles, soit de simples recommandations.
- Bien qu’elle regrette la « faible couverture vaccinale des professionnels » contre la grippe, qui ne dépassait pas les 25% en 2022 (pour un objectif fixé à 70%), « l'efficacité inconstante selon les années de la vaccination antigrippale » et l’insuffisance de données probantes sur son impact ne permet pas de justifier l’instauration d’une obligation vaccinale. La HAS insiste par ailleurs sur « la nécessité de mettre en œuvre des études de grande ampleur notamment dans les établissements prenant en charge les personnes à risque de grippe sévère ou compliquée » afin de combler ce manque de données.
- Pour l’hépatite A, elle met en avant son évolution « généralement bégnine », due à la faible transmission du virus lorsque les règles d’hygiène sont respectées. Pour autant, rappelle-t-elle, le vaccin demeure efficace en cas de post-exposition dès lors qu’il est administré dans un délai maximum de 14 jours suivant l’apparition des premiers signes cliniques de la maladie.
- Concernant la coqueluche, la HAS explique son avis par la très bonne couverture vaccinale des nourrissons et par l’extrême rareté des cas de transmission de la maladie à cette catégorie de population par les professionnels. « La vaccination contre la coqueluche chez la femme enceinte ou des personnes susceptibles d'être en contact étroit avec celui-ci durant ses six premiers mois de vie (stratégie de cocooning) est fortement recommandée », prévient-elle tout de même.
- Enfin, s’agissant de la varicelle, la HAS justifie son avis en mettant en avant le fait que plus de 90% de la population a été immunisée avant l’âge de 10 ans, le « très faible risque de transmission par les professionnels à des personnes à risque de forme grave », ainsi que l’existence de traitements antiviraux efficaces en cas d’infection.
Ces recommandations sont toutefois « susceptibles d'être modifiées selon l'évolution des données et du contexte sanitaire », nuance la HAS. Et de souligner en conclusion que la vaccination contre ces maladies, même quand elle n’est pas obligatoire, présente un réel intérêt en termes de protection, que ce soit en milieu professionnel ou en population générale.
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?