Faire le point sur l’état de santé des enfants au plus tôt pour permettre leur orientation précoce vers des spécialistes lorsque c’est nécessaire. Tel était l’objectif de ce nouveau bulletin épidémiologique hebdomadaire qui s’intéresse à la santé des tout-petits. Les professionnels de santé , et notamment les infirmiers puériculteurs, jouent ici un rôle fondamental. On fait le point sur les résultats de cette étude.
Le bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France s’est penché, le 9 avril dernier, sur la santé des enfants en école maternelle. Ce travail, réalisé par un cadre infirmier et deux secrétaires (cellule de coordination départementale) sous l’autorité du médecin responsable du service de PMI, a porté sur les enfants de moyenne section de maternelle de 373 écoles publiques et privées du Val-de-Marne (94), en 2015. Statut vaccinal, poids, taille, dépistage dentaire et visuel, audition, évaluation du langage et psychomotrice… l’identification précoce de difficultés de santé chez les enfants permet une prise en charge adaptée.
Chaque enfant était reçu par un binôme de professionnels intervenant dans les écoles concernées (un infirmier et un auxiliaire de puériculture), durant 45 minutes pour un bilan de santé complet. Parmi les 19 037 enfants de 4 ans observés, 18 502 étaient présents le jour du bilan (97%) et un quart de l’effectif (26%) était scolarisé en zone d’éducation prioritaire
, précise Santé Publique France. À l’issue du bilan, 10â¯747â¯motifs d’orientation étaient identifiés, dont les principaux motifs concernaient : le niveau dentaire (24,5%), visuel (22,7%), vaccinal (21,0%), du langage (15,1%), staturo-pondéral (9,5%), auditif (5,2%) et psychomoteur (2,2%). La majorité des orientations (92%) ont donné lieu à une consultation effective
.
Une couverture vaccinale élevée
La couverture vaccinale dans le Val-de-Marne est élevée
, souligne Santé Publique France. Des résultats positifs qui peuvent s’expliquer par le taux de fréquentation des centres de PMI lors de la première année de vie de l’enfant (84% des enfants), le nombre de vaccins réalisés en PMI (88 596 vaccinations par an) et le maillage territorial des 80 centres de PMI
.
Dans le détail, la couverture vaccinale contre la tuberculose par le BCG concerne plus de 90% des enfants interrogés, relève Santé Publique France BEH. La couverture vaccinale pour le pneumocoque est de 94,3% et de 95,6% pour le vaccin rougeole-oreillon-rubéole (ROR). Elle est de 86,6% pour le méningocoqueâ¯C et de 90% pour l’hépatite B
. A noter que la couverture vaccinale est significativement supérieure chez les enfants scolarisés en ZEP par rapport à ceux scolarisés hors ZEP pour les vaccins
, exception faite du ROR, pour lequel on ne constate pas de différence entre les deux populations
.
Les enfants en ZEP davantage concernés par les problèmes de santé
L’évaluation staturo-pondérale a montré un pourcentage de surpoids de 6,8%, dont un quart d’enfants obèses
, relève Santé Publique France, qui a constaté que le surpoids et l’obésité étaient supérieurs en ZEP
. Cependant, les enfants des ZEP étaient plus nombreux à bénéficier d’un suivi antérieur au bilan (7,3% vs 3%). Le pourcentage d’enfants ayant une insuffisance pondérale était de 5,6% avec un pourcentage plus important pour les enfants scolarisés en ZEP (6,1%) par rapport aux enfants scolarisés hors ZEP (5,5%).
On apprend également que la part d’enfants qui présentaient au moins une dent soignée le jour du bilan était de 4,1%, sans différence entre les deux populations
. Le nombre de carie(s) suspectée(s) par le bilan était de 2 490, soit 13,5% de la population
. Là encore le pourcentage d’enfants présentant des caries était supérieur en ZEP (18%)
. Enfin, même constat, le bilan a révélé un pourcentage plus élevé de troubles de l’audition (6,2% vs 2,1%), du langage (14,9% vs 6,9%), psychomoteurs (2,3% vs 0,9%) et visuels (18,4% vs 11,7%) chez les enfants scolarisés en ZEP par rapport à ceux scolarisés hors ZEP
…
L’identification précoce de difficultés de santé chez tous les enfants et le suivi des orientations ont entrainé l’application de mesures correctrices favorisant l’acquisition des apprentissages
, conclut Santé Publique France. Ce suivi a mobilisé de nombreux professionnels et a permis d’identifier et de lever certains freins à l’accès aux soins
.
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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