La ministre de la santé participait mardi à une réunion-débat des Amphis de la santé organisée par l'Association des cadres de l'industrie pharmaceutique (Acip), l'Essec et le Quotidien du médecin, lors de laquelle elle a rappelé l'ensemble des réformes en cours et celles qui seront engagées dans un projet de loi sur la modernisation de la santé "présenté à l'été" devant le Parlement.
Roselyne Bachelot a insisté sur le vieillissement de la population et la prise en charge de la dépendance, assurant que, conformément aux annonces de Nicolas Sarkozy, elle souhaitait un développement accru du maintien à domicile ainsi que des soins palliatifs dans les hôpitaux et en médecine de ville.
"A présent que nous avons les moyens de faire soigner la douleur, nous devons nous défaire de notre vieille habitude de lui trouver un sens. La douleur est insensée, elle est scandaleuse lorsque l'on sait que l'on peut la soigner", a-t-elle notamment déclaré.
"Afin de mieux accompagner nos aînés, d'assurer pleinement notre devoir de solidarité, nous devons transformer plusieurs milliers de lits de médecine, chirurgie et obstétrique en places d'accueil médico-social. Cette solution, c'est une révolution, cela fait longtemps qu'on en parle, maintenant il faut le faire", a-t-elle insisté.
"Ce transfert de lit ne s'effectuera dans de bonnes conditions que si nous réunissons l'hôpital et le médico-social dans une même unité d'action à l'échelle de la région", a-t-elle souligné en faisant allusion à la mise en place des futures agences régionales de santé (ARS).
Elle a également insisté sur le fait que les recompositions hospitalières devaient se poursuivre.
"Tout changement suscite des craintes, j'entends celles qui s'élèvent ici ou là. Mais il ne faut pas oublier que les recompositions (...) n'ont rien changé au fait que 99% des femmes entre 15 et 49 ans vivent à moins de trois quarts d'heures d'une maternité", a-t-elle observé, en faisant allusion aux fermetures médiatisées des maternités de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et Clamecy (Nièvre).
La ministre a par ailleurs déploré l'engorgement des services d'urgence, soulignant que 80% des patients qui se présentaient aux urgences auraient dû être soignés ailleurs, et ajoutant que l'hôpital devait se recentrer sur son "coeur de métier" afin de privilégier les urgences vitales.
REUNION DE CONCERTATION EN MAI SUR LES ARS
A propos de la mise en place des ARS, la ministre a rappelé les pistes privilégiées par le rapport de Philippe Ritter et a confirmé sa préférence pour un périmètre d'action très large comprenant la prévention, l'éducation à la santé, la médecine de ville, l'hôpital, la partie sanitaire du médico-social.
"Les ARS ouvrent aussi des perspectives notables pour mieux gérer nos dépenses de santé, ce qui ne vient qu'après la qualité des soins (...) Elles permettront de fixer des objectifs d'efficience aux différents responsables, notamment gestionnaires de l'offre de soins", a-t-elle remarqué, ajoutant qu'elles devraient également permettre de dynamiser les recompositions hospitalières.
Interrogée sur l'association des collectivités territoriales aux travaux des ARS, la ministre a répondu que les ARS devront "bien entendu" s'appuyer sur elles.
"Le 'parlement' -je ne sais pas encore comment on l'appellera- de la démocratie sanitaire qui sera institué auprès des ARS devra inclure ces collectivités territoriales" et en particulier les conseils généraux, les maires et les conseils régionaux, a souligné Roselyne Bachelot.
La ministre de la santé a souhaité qu'une large réunion d'information et de concertation sur les ARS puisse se tenir en mai, avant de déposer le projet de loi à l'été devant le Parlement.
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Modernisation de la santé
Publié le 05/03/2008
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Source : infirmiers.com
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