Le lait maternel contient de nombreux nutriments importants pour le nouveau-né mais aussi des cellules du système immunitaire, des composants bioactifs et… des bactéries ! En effet, à la naissance, les bébés sont dépourvus de microbiote, la colonisation intestinale se fait en grande partie grâce à l’allaitement. Des chercheurs ont regroupé plusieurs travaux sur le sujet. En cette semaine mondiale de l’allaitement maternel, il est toujours bon de s’informer.
Le lait maternel a des effets anti-inflammatoires, anti-infectieux et probiotiques grâce à ce qu’il contient. En effet, il est une source d’anticorps pour l’enfant mais aussi de bactéries. Diverses observations ont montré que la colonisation bactérienne de l’intestin augmente rapidement après la naissance. Or, la formation de ce microbiote se fait majoritairement via l’allaitement. L’on sait aujourd’hui l’importance de celui-ci et de sa composition : tout déséquilibre a été associé à des problèmes de santé qui pourraient survenir plus tard dans la vie .
Ainsi, une revue de la littérature effectuée en 2020 par des spécialistes suisses et australiens apporte des informations intéressantes sur le sujet. Ils ont notamment inventorié les travaux analysant la composition microbiotique du lait maternel et l’ensemble des facteurs qui pouvait l’impacter. Les chercheurs ont finalement épluché 44 études, ce qui représente 3105 échantillons de colostrum examinés. Les experts ont comptabilisé entre 22 et 260 espèces de bactéries selon les jeunes mamans. Il s’avère que le lait contient principalement des Staphylocoques, des Streptocoques, des Lactobacilles, des Pseudomonas, ou encore des Bifidobactéries, Corynebactéries et des Entérocoques. Mais celui-ci est aussi riche en Archées, champignons, et virus. Les chercheurs ont évalué qu’une consommation moyenne de 800 ml par jour permet au bébé d’ingérer environ 8x107 à 1010 bactéries quotidiennement.
Quels facteurs influencent la composition du microbiote retrouvé dans le lait maternel ?
En outre, une autre question s’est posée : comment les micro-organismes parviennent-ils dans le lait maternel ? Si celle-ci n’est pas résolue, les scientifiques disposent de quelques éléments. Plus précisément, une des théories avancées évoquait que les canaux galactophores étaient contaminés par les micro-organismes présents sur la peau. Cependant, cette hypothèse a été démentie par les analyses, certaines bactéries observées dans le lait ne sont pas présentes sur la peau. C’est pourquoi, pour l’instant, les chercheurs favorisent la piste dite entéro-mammaire
qui suggère que le microbiote intestinal ou de l’ADN bactérien parviennent à être transférés de l’intestin de la mère aux canaux.
En parallèle, les spécialistes ont noté que le mode d’accouchement, l’âge gestationnel, le sexe du bébé, la prise d’antibiotiques pendant la grossesse ou le stade de l’allaitement ont un effet sur la flore contenue dans le colostrum. De même, celle-ci peut également différer en fonction de l’alimentation de la mère, de son indice de masse corporel (IMC), de la composition du lait en macronutriments, d’une infection au VIH mais aussi selon la situation géographique et la technique employée pour allaiter.
Toutefois, les auteurs émettent quelques réserves quant à ces conclusions, même si les études incluses dans leur méta-analyse sont nombreuses, elles sont souvent de faible ampleur et leurs résultats s’avèrent divergents.
Quoi qu’il en soit, les auteurs concluent qu’il est important de développer une meilleure connaissance du microbiote contenu dans le colostrum et les facteurs qui déterminent sa composition, ne serait-ce que pour améliorer au mieux la composition des laits artificiels, mais pas que : la manipulation du microbiote en ajoutant des probiotiques au lait maternel ou au lait artificiel offre une voie intéressante pour de futures interventions visant à améliorer la santé des nourrissons
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Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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