D'ici la fin de la semaine, trois médecins urgentistes, deux médecins généralistes ainsi que 16 infirmiers devraient arriver. Alors que 32 médecins urgentistes sont nécessaires au fonctionnement du Centre hospitalier de Mayotte (CHM), seulement six sont actuellement présents. L'établissement a donc décidé le 1er juin de passer au niveau 2 du plan blanc, dont l'objectif est de réorganiser les services pour assurer la continuité des soins. «La situation est compliquée. Chaque jour nous mettons en place une cellule de crise pour nous organiser. Nous tournons quotidiennement avec des remplaçants, qui viennent parfois pour de courtes périodes» indique Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM, lors d'une conférence de presse de l'agence régionale de santé (ARS) de Mayotte.
Appel à la réserve sanitaire et au service de santé des armées
«Nous avons notamment fait appel à la réserve sanitaire mais il y a une très forte pénurie d'urgentistes sur tout le territoire national», explique Olivier Brahic, directeur général de l'ARS, qui précise que le ministère de la Santé a lancé une alerte à l'ensemble des régions françaises afin de trouver des renforts pour Mayotte. L'ARS a également fait appel au service de santé des armées, selon son directeur, qui salue «une forte mobilisation pour nous aider à passer ce cap compliqué».
Mayotte, plus grand désert médical de France
La raison de cette pénurie : un manque criant d'attractivité. «C'est un problème de fond, qui a été accentué par les émeutes de novembre dernier et leur médiatisation, nous l'avons ressenti sur les recrutements. Et l'ambiance actuelle n'a rien arrangé», souligne Olivier Brahic. L'opération «Wuambushu», qui vise à lutter contre la délinquance, l'immigration illégale et l'habitat insalubre, a pu avoir des conséquences sur la venue de nouveaux médecins. Selon l'ARS, plusieurs soignants se sont d'ailleurs désistés ces dernières semaines.
L'hôpital a ainsi été obligé de fermer plusieurs lits ainsi que son unité d'hospitalisation de courte durée. Les dispensaires de Koungou, au nord de Mayotte, et de Passamainty, en périphérie de Mamoudzou, ont également fermé leurs portes. Le manque de médecins sur l'île n'est toutefois pas récent. Mayotte est le plus grand désert médical de France. L'île comptait 86 médecins généralistes et spécialistes pour 100 000 habitants, en 2021, contre 339 en métropole.
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