La douleur aux âges extrêmes de la vie reste insuffisamment reconnue et traitée, déplorent les associations internationales de lutte contre la douleur à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la douleur, qui ouvre la semaine européenne consacrée cette problématique.
C'est pourquoi l'International association for the study of pain (IASP) a choisi de consacrer la deuxième Journée mondiale de lutte contre la douleur -le lundi 17 octobre- au thème de la douleur de l'enfant, tandis que sa déclinaison européenne, l'European federation of IASP chapters (EFIC) consacre la semaine européenne de lutte contre la douleur -qui débute le même jour et dure jusqu'au samedi 22 octobre- à la douleur de la personne âgée.
Ce n'est qu'à partir des années 80 que les scientifiques ont démontré que les nourrissons peuvent ressentir la douleur dès la naissance, y compris s'ils sont prématurés, rappelle la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD), chapitre français de l'IASP et de l'EFIC, dans le communiqué de présentation de ces deux manifestations.
"La douleur non traitée ressentie précocement dans la vie peut avoir des effets profonds et durables sur le développement physique et social de l'enfant et entraîner des modifications permanentes dans son système nerveux. La demande des parents pour que la douleur de leur enfant soit prise en compte est de plus en plus pressante", rapelle la SFETD, qui déplore qu'en dépit de l'existence de moyens de prévention et de traitement, la douleur de l'enfant et de la personne âgée reste insuffisamment prise en charge.
La cinquième édition de la semaine européenne contre la douleur, qui se tient du 17 au 22 octobre 2005 et s'ouvre donc avec la Journée mondiale de la douleur, sera quant à elle consacrée au thème de la douleur de la personne âgée.
D'après les enquêtes, de 25% à 50% des personnes âgées vivant à domicile et de 45 à 80% de celles résidant en institutions souffriraient de douleurs chroniques, rappelle l'EFIC dans le dossier de presse de présentation de cette manifestation. En cause : l'arthrose, les neuropathies post-herpétiques ou diabétiques, les douleurs liées aux cancers, les douleurs musculosquelettiques, ou encore la fibromyalgie. Autant de maux qui affectent la qualité de vie des seniors et peuvent se traduire par une dépression, des troubles du sommeil ou de l'appétit, des troubles cognitifs ou une limitation des activités quotidiennes, explique l'EFIC.
Parmi les raisons pouvant expliquer le fait que la douleur des seniors reste insuffisamment prise en charge, l'association européenne de lutte contre la douleur relève notamment que généralement, dans cette population, plusieurs de ces maux vont souvent de pair, et le fait qu'ils se présentent de façon atypique les rend plus difficiles à identifier, ce qui complexifie d'autant leur évaluation et leur prise en charge.
Par ailleurs, la douleur des personnes âgées reste trop souvent acceptée et considérée comme une manifestation inéluctable du vieillissement. De fait, "on observe un fossé entre ce qui peut être fait et ce qui a été fait" dans ce domaine, déplore le Pr Serdar Erdine, président de l'EFIC et directeur du département d'algologie de la faculté de médecine de l'université d'Istanbul, en Turquie, dans le communiqué diffusé par cette association.
UNE CAMPAGNE DE SENSIBILISATION D'UN AN
Fortes de ce constat, les deux organisations de lutte contre la douleur ont décidé de lancer une campagne d'un an visant à faire prendre conscience de l'importance d'améliorer le diagnostic et la prise en charge de la douleur aux âges extrêmes de la vie, explique la SFETD dans son communiqué.
Pendant cette période, l'EFIC va collecter des informations sur les différents problèmes posés par la prise en charge de la douleur des seniors. Les responsables de cette organisation européenne de lutte contre la douleur travaillent actuellement à la conception d'un questionnaire destiné à analyser le ressenti des patients européens sur la douleur et sa prise en charge, annonce l'EFIC dans son communiqué de presse. Les informations recueillies par ce biais devraient ensuite être rendues publiques périodiquement, au fur et à mesure de l'obtention de nouveaux résultats.
L'EFIC projette également de diffuser largement -notamment par l'intermédiaire des médias ou de documents diffusés avec le soutien des laboratoires pharmaceutiques- des messages d'information destinés à la fois au grand public, aux patients douloureux, aux décideurs, mais aussi aux médecins et à l'ensemble des professionnels de santé.
D'après la SFETD, dont les ambitions rejoignent celles de l'EFIC, il est souhaitable de mettre en place une formation spécifique des professionnels de santé de façon à ce qu'ils soient aptes à prendre en charge de façon optimale de la douleur de l'enfant et de la personne âgée.
Des avancées sont également nécessaires dans le domaine de la recherche, d'une part pour mieux comprendre et reconnaître ces maux par des enquêtes épidémiologiques et d'autres part pour développer des traitements plus adaptés aux spécificités de ces deux tranches d'âge et pour favoriser un recours plus fréquent aux traitements non pharmacologiques.
La société savante française est déjà impliquée dans deux projets liés à ces deux thèmes qui devraient voir le jour prochainement, d'après les indications du communiqué. Ainsi, elle va notamment participer -avec la Direction générale de la santé (DGS), la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) et la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG)- à la conception d'une campagne de sensibilisation au repérage et à l'évaluation de la douleur de la personne âgée à l'hôpital. Concernant la douleur de l'enfant, elle a collaboré avec la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) à la mise à jour des Standards, Options et Recommandations (SOR) sur les douleurs provoquées par les actes de soins (ponctions sanguines, lombaires ou osseuses).
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