L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé vendredi (30 octobre)au cours d'une conférence de presse téléphonique un schéma vaccinal contre la grippe A(H1N1) à une dose avec les produits homologués pour tous les sujets âgés de plus de 6 mois.
Elle a également préconisé l'administration de n'importe quel type de vaccin homologué contre la grippe A(H1N1), adjuvanté ou non, pour les femmes enceintes, ainsi que la possibilité en général de co-administrer le vaccin contre la grippe A(H1N1) simultanément à celui contre la grippe saisonnière.
Ces recommandations sont basées sur celles émises par le Strategic Advisory Group of Experts on immunization (SAGE) -un comité d'experts indépendants sur la vaccination auprès de l'OMS-, qui s'est réuni mercredi uniquement sur la question de la vaccination contre la grippe A(H1N1) et a actualisé ses préconisations émises en juillet, a précisé le Dr Marie-Paule Kieny, directrice de l'Initiative for Vaccine Research à l'OMS.
Sur la question du schéma vaccinal, la spécialiste a ajouté que les experts s'étaient penchés sur les essais cliniques, ainsi que sur les décisions et les recommandations des autorités nationales.
Ils ont décidé de préconiser une dose pour tous les sujets âgés de plus de 6 mois, avec les vaccins vivants atténués, inactivés, adjuvantés ou non, et en particulier ceux de GlaxoSmithKline (Pandemrix*) et de Novartis (Focetria*), sur la base des données "de réponse immunitaire et de considérations de santé publique", a-t-elle souligné.
Le Dr Kieny a reconnu que, pour les très jeunes enfants âgés de 6 mois à 9 ans, les données d'immunogénicité étaient "limitées". Mais dans les pays qui ont retenu les enfants parmi les premiers groupes prioritaires à la vaccination, l'idée est de vacciner "le plus grand nombre possible" d'enfants "avec au moins une dose".
On a également besoin de plus de données pour les patients immunodéprimés. Mais "en attendant, ces patients doivent recevoir une dose, et potentiellement une seconde car ils réagissent moins bien" à la vaccination, a poursuivi Marie-Paule Kieny.
L'Agence européenne du médicament (EMEA) a recommandé vendredi 23 octobre le maintien d'un schéma vaccinal à deux doses, rappelle-t-on.
Divergences de vues entre l'OMS et l'EMERA
Interrogée sur la différence de positionnement entre l'OMS et l'EMEA sur le sujet, le Dr Kieny a répondu que l'EMEA avait décidé que deux doses étaient "préférables", compte tenu du fait qu'elle n'avait "pas eu l'occasion d'analyser assez de données pour le moment". "Si on lit entre les lignes", l'EMEA estime qu'"une dose semble suffisante" pour les vaccins homologués de GSK et de Novartis. "Nous attendons de voir quand (...) l'EMEA changera sa décision" sur ces deux vaccins en particulier, a-t-elle ajouté.
Sur la question des femmes enceintes, le SAGE a étudié les données de sécurité au sein de la population générale dans les essais cliniques et dans les 14 pays ayant lancé des campagnes de vaccination de masse. Le profil de sécurité des vaccins est "bon" et "similaire à celui des vaccins contre la grippe saisonnière". Aucun effet indésirable particulier n'a été rapporté, a souligné Marie-Paule Kieny.
Aussi, pour les femmes enceintes -sujets à risque de complications, surtout à partir des deuxième et troisième trimestres de grossesse-, n'importe quel vaccin, adjuvanté ou non, peut être utilisé, dans la mesure ou aucune contre-indication spécifique n'est identifiée par les autorités de régulation, a-t-elle ajouté.
Le communiqué de l'OMS diffusé vendredi sur le sujet fait état plus précisément d'"aucune preuve directe ou indirecte d'effets nuisibles sur la fertilité, la grossesse, le développement de l'embryon ou du foetus, la naissance ou le développement post-natal" dans des "études chez des animaux expérimentaux sur des vaccins vivants atténués et des vaccins inactivés adjuvantés ou non".
Enfin, sur la question de la co-administration des vaccins contre la grippe A(H1N1) et la grippe saisonnière, le SAGE s'est positionné sur la possibilité d'une injection simultanée dans "la vaste majorité des cas". "L'exception, c'est lorsque les vaccins sont tous deux des vaccins vivants atténués", c'est-à-dire des vaccins administrés par voie nasale, a indiqué le Dr Kieny.
La France, qui ne dispose pas de vaccin administrable par voie nasale contrairement aux Etats-Unis par exemple, a recommandé un délai de trois semaines entre la vaccination contre la grippe saisonnière et celle contre la grippe A(H1N1). Selon le Haut conseil de la santé publique (HCSP), un délai plus court entre les vaccins antigrippaux comporterait "un risque de régulation négative de la réponse immune" suite à un "surdosage antigénique", rappelle-t-on.
Paris, 30 octobre 2009 (APM)
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse