Les produits les plus souvent utilisés pour la prémédication -qui consiste à donner à la personne qui va être opérée un médicament qui la calmera et potentialisera l'effet des anesthésiques en contrebalançant leurs effets indésirables- sont les benzodiazépines, des médicaments aux propriétés anxiolytiques et sédatives. Chez les enfants, cette étape vise à faciliter la séparation avec les parents, à réduire l'anxiété préopératoire, à faciliter l'induction de l'anesthésie (pose du masque délivrant les gaz anesthésiants ou injection de produits anesthésiques) et à diminuer le risque de troubles comportementaux postopératoires (cauchemars, énurésie, troubles du comportement alimentaire...), rappellent le Dr Eric Wodey et ses collègues du service d'anesthésie et de réanimation chirurgicale du CHRU de Rennes.
Les médecins français ont donc voulu tester l'efficacité d'une prémédication par l'hypnose sur ces différents paramètres, en la comparant aux effets d'une prémédication par une benzodiazépine. Au total, 50 jeunes candidats à la chirurgie, âgés de 2 à 11 ans, ont participé à leur étude, et ont bénéficié, de façon aléatoire, de l'une ou l'autre de ces stratégies de prémédication.
L'analyse des scores obtenus par les jeunes participants aux différents questionnaires visant à évaluer l'intensité de leur anxiété préopératoire n'a révélé aucune différence significative entre les deux groupes, ce qui montre que l'impact de l'hypnose sur ce paramètre est comparable à celui du traitement médicamenteux.
De plus, soulignent les auteurs, il semble que non seulement les enfants ayant bénéficié d'une prémédication par l'hypnose se montrent moins anxieux au moment de l'induction de l'anesthésie, mais le nombre d'enfants anxieux se montre également moins élevé dans ce groupe (39%, contre 68% des participants ayant reçu le médicament).
Enfin, les réponses aux questionnaires spécifiques proposés au cours de la période postopératoire ont mis en évidence une fréquence presque deux fois moins importante des troubles du comportements chez les enfants ayant eu une prémédication par l'hypnose que chez ceux ayant reçu une benzodiazépine (30% contre 62% au premier jour après l'opération, 26% contre 59% au bout d'une semaine).
Pour les médecins français, si la prémédication médicamenteuse semble représenter la méthode la plus simple pour soulager l'anxiété préopératoire des enfants, les méthodes non-pharmacologiques ne doivent pas pour autant être ignorées. En effet, cette étude montre que, chez les enfants, l'hypnose soulage l'anxiété préopératoire et réduit le risque de survenue de troubles comportementaux au cours de la première semaine suivant l'intervention.
Cette approche, qui peut s'appliquer dans la plupart des cas (à l'exception des personnes sourdes ou présentant un retard mental), pourrait par ailleurs permettre à l'enfant de garder un souvenir positif de l'anesthésie et de l'opération, ce qui ne peut qu'être bénéfique pour le déroulement d'éventuelles interventions ultérieures, notent les chercheurs français./mr
(Pediatric Anesthesia, avril 2005, vol. 15, n° 4, p. 275-281)
INFOS ET ACTUALITES
L'hypnose, une stratégie efficace pour préparer les enfants à une anesthésie
Publié le 17/05/2005
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Source : infirmiers.com
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