Plusieurs sociétés savantes, dont la société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), ont rappelé vendredi dans un communiqué, leur opposition au suicide assisté.
La SFAP et six autres sociétés savantes* réagissent alors que le débat sur l'euthanasie a été relancé par le décès mercredi de Chantal Sébire, une femme de 52 ans atteinte d'une tumeur incurable qui demandait le droit à mourir.
Les sept sociétés savantes estiment que le "faire mourir" ne peut "être une solution en soi". "Le tragique, l'effroyable vécu par une personne ne peut pas nous faire admettre que la mort donnée, même si elle est souhaitée, soit la solution", affirment-elles.
Elles rappellent qu'en mars 2007, elles avaient rédigé un plaidoyer dans lequel elles prenaient "clairement" position "contre la légalisation du suicide assisté", qui, selon elles, "modifierait radicalement nos repères sociétaux". Elles avaient aussi "appelé à une large information et une pédagogie de la loi sur le droit des malades et la fin de vie".
Elles souhaitent que "soit menée à bien une évaluation de la mise en oeuvre concrète de cette loi qui reste largement méconnue".
Elles réaffirment que "donner la mort ne relève en aucune façon de compétence du médecin" et précisent qu'en tant que professionnels de santé, ils "n'assumeront pas ce rôle".
"Traiter la douleur et soulager la souffrance restent une priorité absolue", affirment-elles, précisant que la loi du 22 avril 2005 encadrait "parfaitement les procédures à mettre en oeuvre" pour atténuer la souffrance.
LE PARQUET AURAIT ORDONNE L'AUTOPSIE
Selon des informations publiées vendredi dans le Parisien et le Figaro, le parquet aurait ordonné l'autopsie de Chantal Sébire.
Alors qu'elle venait de se voir refuser lundi par la justice une aide à mourir, Chantal Sébire a été retrouvée morte mercredi soir à son domicile à Plombières-lès-Dijon (Côte-d'Or), rappelle-t-on.
Selon le Figaro, l'autopsie a été "réalisée dès hier" et les résultats pourraient "être connus aujourd'hui". La décision d'effectuer une autopsie aurait été prise par précaution, le médecin qui a constaté le décès ayant refusé de délivrer un permis d'inhumer.
Selon le quotidien, les premières constations renforcent l'hypothèse d'une mort naturelle.
Le procureur tentait hier d'établir si Chantal Sébire était accompagnée lors de son décès, précise de son côté le Parisien, qui indique que c'est sa fille, une infirmière âgée de 29 ans qui l'a trouvée décédée mercredi dans son appartement.
Le procureur de la République de Dijon devrait tenir un point presse en fin de matinée, a-t-on appris vendredi auprès du tribunal de grande instance de Dijon.
*La SFAP, la société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD), la société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG), la société française d'anesthésie réanimation (SFAR), la société française d'hématologie (SFH), le groupe de réflexion sur l'accompagnement et les soins de support pour les patients en hématologie et en oncologie (Grasspho) et l'association nationale des médecins généralistes exerçant à l'hôpital local (AGHL) sont signataires du communiqué.
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