Les masques chirurgicaux sont équivalents aux masques de protection FFP2 pour prévenir la grippe chez les professionnels de santé, selon une étude canadienne publiée en accéléré dans le Journal of the American Medical Association (Jama).
"Les données sur l'efficacité des masques chirurgicaux comparée aux respirateurs N95 [appellation anglo-saxonne des masques FFP2, ndlr] pour protéger les professionnels de santé contre la grippe sont limitées", soulignent le Dr Mark Loeb, de l'université McMaster, à Hamilton (Ontario), et ses collègues.
"Etant donné qu'il y aura probablement une pénurie de respirateurs N95 durant une pandémie et qu'ils ne seront pas disponibles dans beaucoup de pays, le fait de connaître l'efficacité des masques chirurgicaux (...) qui sont moins chers et plus largement disponibles (...) revêt une importance de santé publique", ajoutent les chercheurs.
Ils ont donc décidé d'effectuer cette comparaison durant l'épidémie de grippe saisonnière 2008-09 auprès de 446 infirmières travaillant dans huit hôpitaux, dans des services d'urgence, médicaux ou pédiatriques.
Ces infirmières ont porté soit des masques chirurgicaux, soit des masques FFP2 lorsqu'elles délivraient des soins à des patients présentant une pathologie respiratoire fébrile.
L'étude a montré une non infériorité des masques chirurgicaux à protéger les infirmières contre la grippe par rapport aux masques FFP2. En effet, 23,6% de celles ayant porté un masque chirurgical ont contracté une grippe, contre 22,9% de celles ayant porté un masque FFP2, la différence n'étant pas statistiquement significative.
Les auteurs n'apparaissent pas surpris par les taux d'attaque obtenus malgré les masques, les expliquant par le faible taux de couverture vaccinale chez ces professionnelles de santé et par le fait que ces taux représentent les expositions répétées chez ces infirmières pour toute la saison épidémique.
Mais surtout, le fait que les taux d'attaque étaient similaires pour les infirmières portant un masque chirurgical ou un masque FFP2 "pourrait suggérer que de fins aérosols ne dominaient pas la transmission" du virus, commentent les chercheurs.
"Nos résultats s'appliquent à des soins de routine dans les établissements de santé. Ils ne doivent pas être généralisés aux établissements où il existe un risque élevé d'aérosolisation, tel que l'intubation ou la bronchoscopie, où l'utilisation d'un respirateur N95 serait prudente", ajoutent-ils.
En France, trois sociétés savantes en infectiologie, hygiène hospitalière et réanimation ont recommandé récemment de réserver les masques FFP2 pour protéger les professionnels de santé au contact de patients atteints d'une grippe A(H1N1), uniquement lors de certains actes de soins à risque, rappelle-t-on.
(Journal of the American Medical Association, 4 novembre, vol.302, n°17, p.1865-1871)
Paris, XX 2009 (APM)
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