Les infirmières en gériatrie se plaignent d'un manque de reconnaissance, selon la fondation Eisai

Interrogées sur leurs motivations, les infirmières en gériatrie citent principalement la richesse des contacts (31%) et la contribution positive aux conditions de vie des personnes âgées (30%) et aux projets de soins de vie (24%).

Ces motivations les poussent à 75% à conseiller ce métier à une consoeur ou à une amie. Ce pourcentage varie en fonction de l'âge : les infirmières de plus de 50 ans sont 85% à conseiller ce métier, alors que les moins de 30 ans ne sont que 65%.

Toutefois, 30% des personnes ayant répondu ne souhaitent pas poursuivre dans cette spécialité, à cause du manque de reconnaissance et de soutien dans leur travail (27,5%), des conditions de travail difficiles (19,6%) et des salaires trop peu élevés (19%).

Parmi les attentes des infirmières en gériatrie figurent la possibilité d'évoluer puis l'augmentation de salaire et l'aménagement du temps de travail.

Il ressort de l'enquête que 69% des infirmières interrogées souhaitent accéder à des formations concernant la gestion des troubles du comportement, la communication avec les personnes âgées dépendantes, avec leur famille ainsi que sur Alzheimer et les démences.

DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT

Pour les directeurs d'établissement, les infirmières semblent satisfaites, puisque 93% d'entre eux considèrent que le taux d'absentéisme est normal, 93% que la fréquence des arrêts maladie est normale et 83% que le taux de renouvellement du personnel infirmier est normal.

Toutefois, ils sont 62% à juger insuffisant le nombre d'infirmières dans leurs établissements. Ce manque semble plus marqué dans les établissements publics et associatifs.

Près de 80% des directeurs ayant répondu estiment difficile de recruter du personnel soignant en gériatrie.

Selon l'enquête, les freins majeurs au recrutement sont le manque de candidats à 61,5% et le manque de ressources financières à 30%.

Pour attirer des infirmières, les directeurs d'établissement citent principalement trois critères: une démarche qualité au sein de l'établissement (74,5%), la mobilisation autour d'un projet de vie (73%) et une bonne ambiance au travail (65%).

La démarche qualité a permis d'augmenter les effectifs des personnels soignants dans le cadre de la mise en place des conventions tripartites.

Toutefois, même si 70% des directeurs interrogés dirigent des établissements conventionnés, 67% ont un ratio d'encadrement inférieur à 0,5 alors qu'ils estiment le ratio idéal à 0,7, ce qui montre que ces établissements n'ont pas encore atteint un taux d'encadrement satisfaisant.

Pour répondre aux attentes des infirmières, 82,5% des directeurs prévoient également des formations pour améliorer la prise en charge.

Valoriser l'image de la gériatrie auprès des jeunes infirmières, faciliter l'accès à la formation et à la valorisation des acquis de l'expérience (VAE) et soutenir les démarches qualité dans les établissements constituent les principales orientations dégagées par l'enquête pour faire face aux difficultés rencontrées actuellement par les établissements de soins aux personnes âgées.

"Cette enquête confirme les orientations et les propositions prises par la Fédération hospitalière de France (FHF) depuis longtemps, orientations réaffirmées à l'occasion du plan vieillissement et solidarité", souligne Murielle Jamot, déléguée adjointe du pôle "vieillesse et handicap" de la FHF./cb