Après avoir publié de multiples "palmarès" des établissements de santé basés sur divers critères de qualité (données du PMSI, notoriété, mortalité...), l'équipe de journalistes du Point qui réalise ces classements s'est intéressée cette fois-ci aux infections nosocomiales, sujet de plus en plus médiatique, avec notamment le cas -qu'ils évoquent- de l'acteur Guillaume Depardieu.
Toutefois, il ne s'agit pas de classer les hôpitaux [seuls les hôpitaux publics ou participant au service public font l'objet de cette enquête"> en fonction de leur taux d'infections nosocomiales, puisque comme le souligne l'hebdomadaire il y a un déficit à la fois de mesure dans certains établissements et de publication des informations quand elles existent. Les journalistes se sont donc contentés de demander aux hôpitaux s'ils surveillaient les infections dans les services de chirurgie.
Il est rappelé que selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), "la mesure du taux d'infections nosocomiales chez les patients opérés est une nécessité pour maîtriser le risque infectieux post-opératoire".
L'enquête a été faite d'abord par téléphone, puis par questionnaire et enfin dans certains cas par lettre recommandée. Néanmoins, l'hebdomadaire indique que 33 hôpitaux "irréductibles" ont refusé de donner des informations.
Sur 461 établissements, 107, soit "près d'un quart", ne surveillent pas les infections survenues dans les sites de chirurgie, selon Le Point.
Il s'agit d'hôpitaux de tailles diverses et plusieurs CHU y figurent, dont Montpellier (qui est cette fois pointé alors qu'il avait été classé premier du palmarès 2002 du Point et 4ème en 2004!), Brest, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Dijon. Et la revue note qu'à l'AP de Marseille, "on peine à identifier un seul service sur 54" qui surveillerait ses infections.
Sont par ailleurs cités un médecin-hygiéniste de Corrèze qui affirme être seul pour tous les hôpitaux du département, les hygiénistes du CHIC de Tarbes "coincés entre un directeur qui finance chichement leur travail et la peur de mécontenter les chirurgiens", et ceux de Lorient et Libourne qui eux aussi n'ont "pas le feu vert des chirurgiens".
De plus, se basant sur des données du ministère de la Santé, Le Point constate que 96 hôpitaux pratiquant la chirurgie n'ont pas de chirurgien ou pharmacien responsable de l'hygiène.
"Seulement 11% des établissements de soins publics et privés ont à leur disposition une équipe d'hygiène au complet".
Enfin, selon l'enquête qui s'est intéressée aussi à la consommation de solutions hydroalcooliques (SHA) pour désinfecter les mains du personnel médical, "un hôpital sur deux consomme moins de 5 millilitres par journée d'hospitalisation, soit un quart de l'objectif", ce qui suggérerait que le personnel a une hygiène insuffisante, et "plus d'un hôpital sur 10 n'en utilise jamais ou à peine"./fb
INFOS ET ACTUALITES
Le Point dresse une "liste noire" des hôpitaux qui ne surveillent pas les infections nosocomiales en chirurgie
Publié le 17/04/2005
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Source : infirmiers.com
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