Le ministère de la Santé va attribuer une enveloppe de 7,2 millions d'euros aux moyens d'aide à l'arrêt de la cigarette, en particulier en direction des personnes précaires, a annoncé jeudi le ministre de la Santé et de la Protection sociale à l'occasion de la prochaine Journée mondiale contre le tabac lundi 31 mai.
Sur cette enveloppe, respectivement 3 millions et 1,2 million sont prévus pour étendre au niveau national les consultations tabacologiques hospitalières et la mise à disposition gratuite des substituts nicotiniques dans les centres d'examen de santé de l'Assurance maladie. Les 3 derniers millions doivent financer une expérience régionale de gratuité des substituts nicotiniques.
Ces mesures doivent aider les personnes en situation de précarité, qui fument deux fois plus que la population générale, dans leur démarche d'arrêt, a expliqué Philippe Douste-Blazy, en visite au centre d'examen de santé du Vème arrondissement de Paris.
La Journée mondiale contre le tabac, qui a lieu chaque année le 31 mai, cible cette année le tabagisme chez les personnes en grande difficulté sociale.
Dans une étude à paraître, le nombre de patients accueillis dans les consultations hospitalières et non hospitalières de tabacologie a quasiment doublé en janvier 2004 par rapport à la même période en 2003, entraînant notamment un triplement du délai d'attente à l'hôpital, a souligné le ministère de la Santé.
Pour favoriser leur accès aux moyens de sevrage tabagique, le ministre prévoit d'étendre l'offre de soins en ouvrant "dans les grands centres hospitaliers vingt consultations collectives et sans rendez-vous" et en augmentant le "nombre de vacations hospitalières", précise le ministère dans un dossier de presse.
Au total, en 2004, tous les départements disposeront d'une consultation hospitalière de tabacologie dont le nombre total pour le territoire sera de 236 contre 210 en janvier 2003.
Cette offre sera complétée par l'extension au niveau national de la mise à disposition de substituts nicotiniques dans les centres d'examen de santé, une action initiée par le ministère de la Santé en 1999.
"Les personnes de 16 à 50 ans en situation de précarité qui fument plus de 10 cigarettes par jour et désirent s'arrêter peuvent bénéficier de la gratuité des substituts nicotiniques pour une durée de 3 mois", a rappelé le ministre.
Ce dernier poursuit également l'expérience de remboursement des substituts nicotiniques en médecine de ville dans le cadre d'une expérimentation dans trois régions pilotes (Alsace, Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon) annoncée par son prédécesseur Jean-François Mattei.
Le coût prévisionnel de cette opération est estimé par l'Assurance maladie à environ 3 millions d'euros, contre 3,3 millions annoncés par Jean-François Mattei à l'occasion de la discussion du projet de loi relatif à la politique de santé publique.
En parallèle, il sera demandé aux unités de consultations et de soins ambulatoires mises en place dans les établissements de santé de mettre des substituts nicotiniques à disposition des détenus et d'accorder des cellules sans fumées à ceux qui le souhaitent. Cette action s'inscrit dans le cadre de la réécriture du guide méthodologique accompagnant la circulaire de 1994 relative à la prise en charge sanitaire des détenus et à leur protection sociale.
Ces mesures en direction des personnes en précarité sont accompagnées d'une mobilisation des médecins et des pharmaciens sur le conseil minimal aux candidats à l'arrêt du tabac. Au moins 10.000 exemplaires d'un kit comprenant une fiche de synthèse sur les recommandations de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), un document d'aide à l'accompagnement et un guide d'aide destiné aux fumeurs, seront envoyés./ld
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?