Le CDPsy qui regroupe des psychiatres, des psychologues et des infirmiers en psychiatrie publique ou libérale a organisé vendredi une conférence de presse pour dénoncer une "dégradation des soins en psychiatrie" et réclamer la "mise en oeuvre immédiate de mesures de sauvegarde" de cette discipline.
"Nous sommes bien souvent dans l'incapacité de soigner nos malades par manque de personnels, de moyens financiers et de matériels avec la fermeture de lits", a indiqué le secrétaire général du CDPsy Roger Salbreux.
Le CDPsy s'inquiète de la diminution du nombre de psychiatres qui devrait passer de 13.200 en 2002 à moins de 8.000 en 2020. Actuellement, le nombre de postes vacants de psychiatre s'élève à 700 dans les hôpitaux spécialisés et à 800 dans les établissements médico-sociaux.
"Or, un malade sur trois qui consulte un médecin généraliste présente une dimension psychologique sévère ou psychiatrique. Pourtant, face à la pénurie de moyens et de personnels, un psychiatre a les moyens de consacrer seulement cinq minutes en moyenne par patient et par semaine dans les services de psychiatrie", a rappelé le Dr Michel Basquin de l'hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP, XIIIème arrondissement).
UN AN D'ATTENTE POUR UNE CONSULTATION EN PÉDOPSYCHIATRIE
CDPsy dénonce également la situation "encore plus alarmante" rencontrée dans les secteurs infanto-juvéniles. Selon le collectif, 50 enfants atteints de troubles psychiatriques et vivant dans le XIXème arrondissement de Paris sont actuellement gardés par leur famille, en raison d'un manque de places dans des structures spécialisées.
"Nous avons actuellement un délai d'attente d'un an pour une consultation d'un enfant en psychiatrie", a indiqué le médecin chef du secteur du XIXème arrondissement de Paris qui dépend de l'hôpital Maison Blanche de Paris/Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), Alain Haddad.
Pour remédier à cette situation, CDPsy explique qu'il a adressé, en vain, trois courriers au ministre de la Santé depuis sa nomination, pour demander un rendez-vous.
SEUL RECOURS : LA PÉTITION
"Face à l'absence de réponse du ministre, nous avons décidé de faire circuler, sur l'ensemble du territoire, une pétition auprès de tous les professionnels de la santé mentale, les patients, les familles et les associations de défense des droits des malades pour dénoncer cette situation", a indiqué le président du CDPsy, le Dr Pierre Rivière.
Dans cette pétition, les signataires demandent au ministre de "rétablir d'urgence les conditions d'un soin digne de ce nom" en psychiatrie et proposent de mener neuf actions pour y parvenir.
Ils demandent notamment un "moratoire sur la fermeture de lits" et un "plan d'urgence" pour des lits en crise. Pour eux, la formation de nouveaux psychiatres et d'infirmiers doit constituer "une priorité absolue" pour permettre notamment "la suppression des listes d'attente en pédopsychiatrie".
Par ailleurs, la pétition prône une revalorisation des honoraires des psychiatres libéraux et le rétablissement de la Commission des maladies mentales.
"L'actuel Comité consultatif en santé mentale ne permet pas l'élaboration d'une politique concertée", estime Roger Salbreux.
Pour veiller à l'application de ces mesures, la pétition demande en plus la création d'un "Comité de vigilance"./co
INFOS ET ACTUALITES
Le collectif de la défense de la psychiatrie doit diffuser une pétition pour dénoncer la dégradation
Publié le 25/05/2003
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Source : infirmiers.com
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