Le CHU de Rennes condamné pour une faute de régulation du SAMU

Le 12 février 2000, la victime, âgée de 19 ans, consomme par erreur dans un restaurant de Dinard (Ille-et-Vilaine) un plat à base de farine de blé noir, à laquelle elle se sait allergique.

Prise d'un malaise, la jeune fille appelle le Samu (Service d'aide médicale d'urgence), qui dépend du CHU de Rennes. Sur les conseils du médecin de garde, la permanencière du Samu l'invite à se rendre dans l'hôpital le plus proche.

Son état se dégradant rapidement, son entourage alerte les pompiers, qui la transportent au centre hospitalier de Saint-Malo, où elle décède le lendemain.

Dans son jugement, le tribunal administratif a estimé que "l'évocation de l'allergie à la farine de blé noir, du terrain asthmatique, des crises précédentes et du risque vital auraient dû conduire le médecin régulateur du Samu à considérer qu'il y avait une réelle nécessité d'intervenir en urgence".

"Ainsi, et malgré la difficulté d'établir un diagnostic, en ne décidant pas d'envoyer immédiatement une ambulance dotée de matériel de réanimation et en conseillant à (la victime) de se rendre elle-même, si elle le souhaitait, à l'hôpital le plus proche, le service d'aide médicale d'urgence a commis une faute de nature à engager la responsabilité du centre hospitalier régional et universitaire de Rennes", souligne le juge administratif.

Le CHU de Rennes a été condamné à verser 40.400 euros au total au titre du préjudice moral subi par les parents, le frère et la soeur de la jeune fille./ib