Le télésoin a été officiellement créé en 2019 pour faciliter l’accès aux soins, mais, comme la télémédecine, il a été largement favorisé par le contexte épidémique. C’est pourquoi le ministère des Solidarités et de la Santé a saisi la Haute Autorité de Santé sur le sujet afin qu’elle définisse notamment les critères et les recommandations de bon usage. Celle-ci vient de rendre publics les critères requis pour un acte de télésoin.
Le télésoin se définit comme une forme de pratique de soins à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication et a pour but de mettre en rapport un patient avec un ou des pharmaciens ou auxiliaires médicaux
dans l’exercice de leur compétence
. Crée en 2019 pour faciliter l’accès aux soins et améliorer la coordination interprofessionnelle, il a connu un certain engouement suite à l’épidémie du Sars-Cov-2
.
Afin d’accompagner le déploiement du dispositif, le ministère de la Santé et des Solidarités a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) pour élaborer les critères d’éligibilité du télésoin ainsi que des recommandations de bon usage de cette nouvelle pratique. Si ces dernières devraient paraître prochainement, une fiche sur les fameux critères a été récemment rendu publique.
Le professionnel peut alterner télésoin et soin en présentiel
Ainsi, après un examen des textes réglementaires, la consultation des différentes parties prenantes et l’analyse de la littérature, la HAS n’a pas relevé de catégories de professionnels ou de situation clinique qui devraient être d’ores et déjà exclues du télésoin. Selon la Haute Autorité, celui-ci relève principalement d’une décision partagée entre le patient et le professionnel de santé, ce dernier doit auparavant évaluer la pertinence d’une prise en charge à distance par rapport à une consultation en présentiel. Elle note que, si c’est généralement plus simple de mettre en place ce dispositif quand la relation patient/soignant est bien établie
, elle peut également avoir un intérêt comme premier contact dans certaines circonstances car elle peut faciliter l’accès aux soins.
Toutefois, le professionnel de santé doit s’assurer de la possibilité de réaliser un soin à distance. D’abord il doit prendre en compte le patient comme sa situation clinique, les facteurs physiques et psychologiques ainsi que sa capacité à communiquer à distance ou à recourir à des outils technologiques. Bien entendu, cela dépend aussi de la nature du soin, certains nécessitent un contact direct avec le patient comme des injections, des massages ou des pansements. Un équipement spécifique peut également être requis mais ne pas être accessible pour le patient à son domicile. Outre ces exigences de locaux ou de matériel, la disponibilité de certaines données sont primordiales à la bonne marche du soin ou à la prise en charge ultérieure de la personne. La HAS cite comme exemple les problèmes de traçabilité.
Toutefois, le patient peut parfaitement bénéficier d’un accompagnement adéquat lors de ce télésoin que ce soit l’aide d’un proche ou d’un autre professionnel de santé. De toute manière, la présence des parents ou de toute personne majeure autorisée est obligatoire pour les individus mineurs, estime la Haute Autorité.
Enfin, celle-ci tient à rappeler que le télésoin est un soin comme les autres et qu’il se plie aux mêmes lois, et règlements de bonnes pratiques applicables en présentiel. Il s’inscrit aussi dans le parcours de soin du patient. Si jamais la réalisation de l’acte à distance était impossible pour une des raisons citées plus haut, la HAS souligne que le professionnel se doit de proposer une prise en charge alternative adaptée à la situation. Cela peut être un rendez-vous en présentiel comme de confier le patient à un autre professionnel.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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