La campagne de vaccination anti-grippale a débuté ce 13 octobre. A cette occasion, les professionnels de santé et les populations vulnérables sont visés en priorité, notamment cette année, où le Sars-Cov-2 met déjà notre système de santé à rude épreuve depuis bientôt neuf mois. Dans ce contexte, une étude portant sur des personnels hospitaliers français dévoile que les cas asymptomatiques de grippe sont loin d’être rares et devraient davantage être pris en compte. Un argument de plus pour se faire vacciner !
Apparemment, la Covid-19 n’est pas la seule infection respiratoire à passer inaperçue parfois. Fait méconnu : il est également possible de contracter la grippe sans le savoir. Alors que ce virus saisonnier est une infection nosocomiale courante dans les hôpitaux, les données sur ce sujet demeurent relativement peu nombreuses. C’est pourquoi une équipe de chercheurs français a réalisé une étude multicentrique prospective au cours de la période grippale de l’hiver 2016-2017. Le but : estimer la proportion de cas asymptomatiques dans cette population.
Les scientifiques ont ainsi recruté pas moins de 289 professionnels de santé exerçant dans 5 CHU distincts. Les participants étaient soumis à 3 examens cliniques à 3 moments différents : avant le début de l’épidémie de grippe, avant le pic et après le pic. Les analyses reposaient sur des prélèvements sanguins et nasaux afin d’effectuer des tests sérologiques et PCR. Les symptômes étaient rapportés par les soignants eux-mêmes.
11% de formes symptomatiques chez les personnes positives, selon l’étude
Les formes asymptomatiques, pas si rares !
Première observation : l’incidence de la grippe est assez élevée dans cette population : 22,3% des participants ont été testés positifs au virus influenza A(H3N2) (virus circulant au cours de cette saison sans cas de vaccination rapporté lors du suivi). Cependant, il apparaît également que les formes sans symptômes - ou en présentant très peu - soient particulièrement fréquentes puisqu’elles ont représenté respectivement 47% et 42% des cas confirmés. Seuls 11% des participants étaient jugés symptomatiques et 10% ont déclaré avoir eu de la fièvre.
Les personnes aux symptômes quasi-inexistants ont témoigné avoir juste une rhinorrhée et/ou de la toux. Des signes souvent négligés, qui ne donnent jamais lieu à un arrêt de travail, ce qui peut malheureusement favoriser la propagation du virus. Ces observations mettent en exergue l'importance de la mise en place, de manière systématique, de mesures de contrôle de ces infections chez les professionnels de santé indépendamment des symptômes respiratoires pour prévenir la transmission nosocomiale de la grippe
, concluent les auteurs. Il est évident que la vaccination jouera un rôle prépondérant dans cette stratégie.
En cette période particulière de pandémie de Covid-19, la vaccination anti-grippale paraît d’autant plus nécessaire, notamment pour les professionnels de santé. D’ailleurs à ce sujet, une étude néerlandaise a suggéré un potentiel effet protecteur du vaccin contre la grippe contre le Sars-Cov-2. Bien sûr, il s’agit de données observationnelles et les résultats doivent être confirmés. Toutefois, selon les auteurs : compte tenu de ces données et du fait qu’il faudra encore au moins plusieurs mois avant qu’un vaccin spécifique contre le SARS-CoV-2 soit disponible, la vaccination anti-grippale pourrait contribuer non seulement à réduire les cas de grippe, mais aussi le fardeau de la Covid-19 sur le système de santé
. Dernièrement, L’Ordre nationale Infirmier, qui comme chaque année fait campagne pour promouvoir la vaccination, a souligné le "devoir déontologique" des soignants à se faire vacciner
.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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