La Croix-Rouge naquit de la vision hallucinante d'un champ de bataille jonché, au matin du 24 juin 1859, de milliers de morts sans sépulture et de blessés subissant d'atroces souffrances.
Cette vision bouleversa un citoyen genevois témoin, par hasard, de ce calvaire. Frappé d'une immense pitié, il tente aidé de femmes, d'apporter aux blessés une atténuation à leurs indicibles souffrances.
Ce terrible souvenir lui donne une idée géniale et généreuse : créer un corps d'assistance aux blessés de guerre par un engagement et un statut de neutralité.
Henry DUNANT écrit un livre et formule trois propositions pratiques qui rencontrent un succès extraordinaire en cette fin de XIX ème siècle : "Souvenir de Solferino"
- Créer, former et équiper des sociétés bénévoles de secours pour les blessés des champs de bataille.
- Reconnaître les membres par un signe distinctif : c'est la Croix-Rouge (1863, drapeau suisse dont les couleurs sont inversées), puis le Croissant Rouge (1879), et le lion et le soleil rouge.
- Etablir un traité international reconnaissant le tout.
Quatre ans plus tard, la Croix-Rouge est fondée et les conventions de Genève mises en chantier l'année suivante.
La signature de la première convention internationale a lieu le 22 août 1864, et permet l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne. La deuxième convention (1899) s'applique aux blessés, aux malades et aux naufragés des forces armées sur mer. La troisième (27 juillet 1929) est relative au traitement des prisonniers de guerre. La quatrième (12 août 1949) concerne la protection des personnes civiles en temps de guerre.
En signant ces conventions, les gouvernements se sont engagés à :
- Soigner amis et ennemis de façon égale.
- Respecter l'être humain, son honneur, les droits de la famille, les coutumes, les convictions religieuses.
- Autoriser les délégués du CICR* à visiter les prisonniers de guerre, les internés civils et à s'entretenir sans témoin avec eux.
- Interdire les traitements inhumains ou dégradants, les prises d'otages, les exterminations, les déportations, le pillage, les actes de violence et la destruction injustifiée des biens privés.
En raison de l'évolution des formes et des techniques de la guerre, le C.I.C.R. fait un effort constant pour adapter les conventions aux circonstances nouvelles. Les protocoles additionnels ont été signés le 10 juin 1977 concernant la protection des victimes des conflits armés internationaux ou locaux.
Impuissante à interdire aux hommes de s'entretuer, la Croix-Rouge s'efforce d'introduire des sentiments humains de compassion, de respect pour la dignité humaine, de solidarité, d'entraide jusque dans les conflits armés.
Chercher à atteindre en l'homme cette part de lui-même qui n'est pas totalement corrompue, faire appel à ce qu'il a de meilleur, faire hésiter la main du bourreau, être là aux pires moments, sourds aux querelles nationales, idéologiques, attentifs à toute blessure du corps et de l'esprit, telle est la noble ambition des disciples d'Henry DUNANT.
Avant d'être une importante organisation internationale, la Croix-Rouge est un idéal partagé par des dizaines de millions d'hommes et de femmes à travers le monde. Ils sont prêts à offrir un peu d'argent, de leur générosité ( certains donnent leur vie ) pour que l'homme ne soit pas un loup pour l'homme. A la suite d'Henry DUNANT, ils ne veulent pas désespérer d'en faire un frère.
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