C'est une approche originale pour gérer la douleur. Pour soulager celle d'adolescents atteints de douleurs chroniques, le centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’hôpital Robert - Debré AP-HP à Paris expérimente le jardin partagé soignants-soignés. «L’effet thérapeutique des jardins répondrait de plusieurs mécanismes en rapport avec notre relation à l’environnement naturel. Les bénéfices en termes de santé rapportés au jardin de soins partagé sont multiples : réduction du stress pour les patients, mais aussi pour leurs familles et pour les soignants, amélioration de l’humeur et de la qualité de vie, mobilisation de la mémoire et du raisonnement, renforcement de l’autonomie des personnes», précise le Centre d’évaluation et de traitement de la douleur dans un communiqué.
Stimulation sensorielle
Le jardin représente un bel outil pour les professionnels de santé, qui «vont utiliser cet espace pour favoriser la motivation du patient à se rééduquer». Les psychologues ou infirmières s'appuient par exemple sur «l’univers du jardin pour faire des suggestions hypnotiques et de stimulation sensorielle».
«L’amélioration de la prise en charge de la douleur se fera par différents moyens : parler en jardinant pour faciliter l’expression et la verbalisation des émotions, favoriser les liens entre patients et soignants et travailler sur tous les sens : le toucher, l’odorat, l’ouïe, le goût et la vue», explique le Dr Esther Soyeux, du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur à l'hôpital Robert-Debré. Et de préciser que chaque enfant est systématiquement accompagné d'un soignant.
«Approche non médicamenteuse innovante»
«De nombreuses expérimentations de jardins thérapeutiques au sein d’établissements psychiatriques et de personnes âgées ont été faites ces dernières années avec de nombreux bénéfices pour les patients. En revanche, on retrouve peu de retours d’expériences, dans la littérature, pour des adolescents ayant des pathologies douloureuses chroniques», note le communiqué de l'hôpital.
L'ethnologue Anne Monjaret a travaillé sur le sujet : elle «a étudié le rôle des végétaux dans les hôpitaux parisiens sous un aspect thérapeutique comme moyen d’accompagner la convalescence des patients et également comme le moyen de maintenir la cohésion des équipes médicales». Le jardin pourrait avoir d'autres avantages. Il «apparait comme un dispositif favorisant l’épanouissement des soignants et favorable aux interactions de travail dans un lieu spécifiquement aménagé, permettant par là-même de combattre les sources d’épuisement au travail, tout en renforçant la vigueur tant physique que psychologique».
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