Un Infirmier en Pratique Avancée (IPA) ne saurait remplacer un médecin pour une première consultation. C'est, en substance, le message délivré par le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom). "Même s'il y a une difficulté d'accès, l'examen par un médecin dans l'entrée des soins est indispensable", a ainsi réaffirmé le président de l'instance, François Arnault, lors d'une conférence de presse.
Une proposition de loi attendue fin janvier
Pour un "meilleur accès aux soins", dans un contexte de pénurie de praticiens, la majorité présidentielle veut autoriser les infirmiers en pratique avancée à "faire des prescriptions". Une proposition de loi en ce sens est attendue fin janvier dans l'hémicycle de l'Assemblée, portée par la députée Renaissance Stéphanie Rist. Plébiscitée par les infirmiers eux-mêmes et les associations de patients, cette mesure provoque une levée de boucliers de la communauté médicale.
Responsabilités
"Il faut que les médecins se mobilisent pour proposer des solutions, mais les solutions sont autour du médecin, qui est central dans l'accès aux soins", en particulier dans le diagnostic et la prescription, a fait valoir le Dr Arnault, en se défendant de tout combat "corporatiste". Fruit de neuf à dix ans d'études, "nos compétences doivent être mises à la disposition des patients et de la population. Ceux qui organisent le contournement de cela prennent de grosses responsabilités dans la perte de chances", a encore accusé le président de l'ordre des médecins.
L'exercice coordonné comme remède
Parmi les solutions proposées, le Cnom défend le principe de "l'exercice coordonné" en équipes associant diverses professions de santé (infirmiers, kinésithérapeutes...) "autour du médecin". "L'essentiel, c'est l'investissement initial pour créer une équipe de soins de proximité. Une fois qu'on l'a créée, en mettant en place des protocoles" de collaboration entre les médecins et les autres professionnels de santé, "on dégage du temps médical", a estimé René-Pierre Labarrière, chargé de l'exercice professionnel au sein de l'ordre.
Le temps aujourd'hui consacré par un médecin à des tâches administratives est estimé à 13 heures hebdomadaires, a souligné pour sa part Claire Siret, responsable de la santé publique au Cnom. "Mettez ces heures dans les consultations, vous avez du temps médical", a-t-elle relevé.
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