Concilier nécessité d’augmenter les effectifs pour contrer la pénurie infirmière et exigence de maintenir une formation de qualité : c’est l’un des défis auxquels sont aujourd’hui confrontés à travers le monde des systèmes de santé rendus exsangues par la pandémie et en besoin de reconstruction. Dans ce contexte, le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone (SIDIIEF) s’inquiète d’une tendance à sacrifier la seconde pour répondre à la première. Or, prend-il position, réduire les exigences de la formation serait dommageable pour la qualité et la sécurité des soins.
A court terme, une politique dommageable pour la profession et les patients
En ce vendredi 12 mai, journée internationale des infirmières, alors que se pose de manière de plus en plus insistante la question des perspectives d’avenir de la profession, le SIDIIEF tient à souligner que celle-ci, parce qu’elle suppose de dresser un jugement clinique, repose sur « des connaissances de pointe ». Preuve de cette exigence, pratique avancée et universitarisation de la profession tendent à se développer de plus en plus partout dans le monde.
Pour autant, alerte-t-il, « L’enjeu mondial actuel de pénurie infirmière met les systèmes de santé sous grande pression, ce qui amène plusieurs décideurs à rechercher des solutions à court terme, comme le recrutement international intensif et la mise en place de formations accélérées ou réduites. » Une démarche qui, certes, permet de combler les manques à court terme mais qui n’est pas viable à moyen terme, aussi bien pour les patients que pour les professionnels eux-mêmes. En effet, moins bien armés face aux besoins de santé de plus en plus complexes (vieillissement de la population, augmentation des maladies chroniques, conséquences du changement climatique…), les nouveaux diplômés « risquent rapidement d’abandonner la profession ». Et l’effet domino de ce fort taux de roulement aura pour conséquence de décourager les candidats potentiels et d’aggraver d’autant plus les difficultés de recrutement.
La formation, un levier d'attractivité et de rétention
« La pénurie d’infirmières ne s’explique pas uniquement au niveau de l’attractivité de la profession, elle trouve aussi ses racines dans l’incapacité des systèmes de santé d’offrir des conditions de travail à la hauteur des aspirations des infirmières et qui dépassent largement l’unique condition salariale », défend-il.
Il s’agit en réalité bien plutôt d’investir plus largement dans la formation infirmière, seule « solution durable pour répondre aux besoins de santé et d’accès aux soins, ainsi que pour contrer la pénurie infirmière », conclut-il, ajoutant que « les modalités des programmes de formation peuvent varier, mais ces derniers doivent répondre aux normes d’assurance-qualité. »
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