Infections respiratoires : l'Afssaps publie des recommandations de bonnes pratiques

Un texte intitulé "antibiothérapie par voie générale en pratique courante dans les infections respiratoires : principaux messages des recommandations de bonne pratique", des recommandations sur les "infections respiratoires hautes de l'adulte et de l'enfant" et sur les "infections respiratoires basses de l'adulte et de l'enfant" et deux argumentaires sont disponibles sur le site Internet de l'Afssaps*.

Les infections respiratoires les plus fréquentes sont "généralement d'origine virale et ne justifient donc pas d'antibiothérapie", indique l'Agence en préambule de l'un de ces textes, avant de rappeler que la France "consomme 5 fois plus d'antibiotiques que certains pays d'Europe de l'Ouest" et est l'un des pays du monde "le plus touché par la résistance bactérienne".

Concernant la rhinopharyngite aiguë, l'antibiothérapie n'accélère pas la guérison et ne prévient pas la survenue de complications : elle n'est pas recommandée sauf en cas de complications supposées bactériennes.

Pour l'angine aiguë, d'origine virale "dans 50% à 90% des cas", il est recommandé de "ne traiter par antibiotique que les angines documentées à streptocoque bêta-hémolytique du groupe A (SGA), en raison du risque de complications", indique l'Afssaps.

L'otite moyenne aiguë appelle une antibiothérapie d'emblée chez l'enfant de moins de 2 ans. Pour les patients plus âgés, elle n'est "pas systématiquement recommandée, sauf en cas de symptomatologie bruyante (fièvre élevée, otalgie intense). Le choix de l'abstention doit s'accompagner d'une réévaluation de l'enfant à 48-72 heures sous traitement symptomatique", selon le texte.

Pour les sinusites maxillaires aiguës, le choix dépend de la symptomatologie.

L'antibiothérapie est inutile en première intention chez l'enfant sans facteur de risque atteint de bronchiolite et elle n'est pas non plus recommandée en première intention chez l'enfant sans facteur de risque âgé de plus de trois mois ou chez l'adulte sain atteint de bronchite aiguë, indique l'Afssaps.

Concernant l'exacerbation de bronchite chronique obstructive (BPCO), "l'antibiothérapie est recommandée en cas de franche purulence verdâtre des crachats".

Enfin, l'antibiothérapie sans délai est toujours recommandée en cas de pneumonie communautaire, c'est-à-dire acquise en milieu extra-hospitalier ou survenant dans les 48 heures après l'hospitalisation, note l'agence./mrv

*Le texte complet des recommandations est disponible sur : www.afssaps.sante.fr