Aujourd’hui, c’est la journée mondiale du cœur. A cette occasion, Santé publique France s’est intéressé aux connaissances des Français sur le sujet, et, plus précisément, aux maladies cardiovasculaires et à la conduite à tenir en cas d’urgence. Si, apparemment, leur niveau d’information sur les facteurs de risque s’améliore, certaines populations sont moins bien au fait que d’autres. Or, sensibiliser le plus grand nombre permettrait notamment de réduire au maximum le temps de prise en charge en cas d’AVC ou de crise cardiaque !
Les maladies cardiovasculaires et l’accident vasculaire cérébral sont responsables de plus de 200 000 morts par an en France et près d’un million d’hospitalisations. De son côté, l’infarctus du myocarde reste la cause de 15 000 décès chaque année. Pour éviter une perte de chance des personnes touchées, il est nécessaire d’agir vite et de diagnostiquer le plus tôt possible.
C’est pourquoi Santé publique France s’est penché sur les connaissances des Français en matière de facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et de symptômes d’infarctus ou d’AVC. En effet, les données sont peu nombreuses sur le sujet alors qu’il est d’importance. Plus de 5000 sondés du baromètre santé publique France ont donc été questionnés sur la santé cardiovasculaire. D’après leurs réponses, il s’avère que si les Français sont mieux informés sur les facteurs de risque, ils ne changent pas pour autant de comportement. De même, s’ils connaissent le symptôme principal d’infarctus (douleur thoracique qui s’étend dans le bras gauche), des disparités demeurent en fonction de certaines populations. D’ailleurs, alors qu’appeler le 15 est la marche à suivre en cas d’infarctus ou d’AVC, seul 58% des individus interrogés contacteraient le Samu en premier recours.
Plus d’une personne sur trois déclarait avoir déjà eu l’occasion d’utiliser ou de voir fonctionner un défibrillateur »
Les Français connaissent plutôt bien les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires
Première observation, les Français semblent se rendre compte du poids de ces pathologies sur la santé publique car ils sont plus de la moitié à craindre de faire un jour un AVC et 45,5% un infarctus . A titre de comparaison, près de 64% de la population craint le cancer et 45% la maladie d’Alzheimer. Cette peur était plus souvent rapportée par la gent féminine. Ces chiffres s’expliquent en partie par le fait que 40% des répondants pensent être à risque de développer ce type de pathologie (un sentiment encore une fois plus fréquent chez les femmes). Pourtant, fait étrange, à peine plus de 57% des participants en ont parlé à un professionnel de santé !
Point positif, Santé publique France note que les connaissances générales des Français sur le sujet se sont accrues ces 20 dernières années. La population a un bon niveau de connaissances sur ces maladies puisque 61% des sondés se sont révélés capable de reconnaître les 4 facteurs majeurs de risque (hypertension, diabète
, tabac, hypercholestérolémie). Néanmoins, certaines catégories de la population étaient nettement moins bien informées que d’autres : les personnes jeunes, avec un niveau d’étude inférieur au baccalauréat ou celles qui ne se pensent pas être à risque de maladies cardiovasculaires. En outre, le fait de vivre en zone urbaine ou l’absence de formation aux gestes de premiers secours étaient également associés à des connaissances moindres. Or, ce savoir permet à la population de mieux comprendre ces pathologies et à mieux estimer leur propre risque de les développer. Le dépistage de ces maladies ainsi que leur explication par les professionnels de santé sont essentiels
, souligne Santé publique France. Cependant, vu le temps que les médecins peuvent consacrer à une consultation, elle suggère que des collaborations avec d’autres professionnels
, notamment les infirmiers peuvent être utile
afin d’accroître l’adhésion au dépistage
.
Des collaborations interprofessionnelles avec notamment des infirmiers permettraient d’accroitre l’adhésion au dépistage des facteurs de risque de pathologies cardiovasculaires »
La bonne connaissance des symptômes d’infarctus est corrélée à une diminution du délai de prise en charge
Les sondés ont aussi été interrogés sur l’infarctus du myocarde (IDM), l’accident vasculaire cérébral et sur la conduite à tenir si un proche présente des symptômes typiques d’une de ces deux pathologies. Ainsi, près d’une personne sur deux a déclaré craindre l’infarctus. En revanche, la connaissance des symptômes relatif à l’infarctus était variable : 94% des participants reconnaissent la douleur thoracique qui irradie du bras gauche jusqu’à la mâchoire comme un signe d’alarme d’infarctus, 80% citent l’essoufflement et 70% des palpitations…
Au total, 15,9% de la population ont reconnu les symptômes énoncés comme pouvant constituer des signes avant-coureurs d’IDM contre 1,6% pour qui aucun d’entre eux ne pouvaient être reliés à un infarctus. D’autre part, environ un Français sur trois sait que les symptômes peuvent diverger en fonction du genre du patient . Les personnes qui semblent le moins informées sur ces sujets présentent des caractéristiques similaires que pour les facteurs de risque (individu jeune, n’ayant pas suivi de formation aux gestes de secours, ayant un bas niveau d’études…).
Ceci n’est pas anodin car les patients ayant une bonne connaissance des symptômes ont 50% de chance supplémentaire d’être pris en charge rapidement. Toutefois, plus de 40% de la population n’appellerait pas, en priorité, le Samu devant des symptômes de crise cardiaque ou d’AVC et que 11% ne chercherait à joindre ni les pompiers ni le 15 ! Il est donc primordial, lors des prochaines campagnes de communication de marteler l’intérêt de recourir au numéro d’urgence. Il est aussi nécessaire de réussir à toucher les catégories de la population moins sensibilisées. Par exemple, le développement de formations aux gestes de premier secours parait une bonne solution pour atteindre un public jeune.
Santé publique France conseille d’optimiser la communication entre les pompiers et le Samu car 30% des sondés appelleraient les pompiers en premier lieu en cas de signe d’infarctus et ainsi réduire le temps de prise en charge au maximum.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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