La chaleur tue, mais pas uniquement en période de canicule. C’est, en l’essence, l’enseignement que Santé publique France tire d’une étude présentée vendredi 23 juin. Selon les chiffres avancés, entre 30 000 et 35 000 décès ont été imputables à la chaleur au cours des étés de 2014 à 2022. Et si les personnes âgées sont particulièrement concernées, un tiers des victimes a moins de 75 ans.
Trois quarts des décès en dehors des canicules
« Il y a un impact très important de la chaleur sur la mortalité en France pendant l'été », a résumé Guillaume Boulanger, chercheur à l'agence Santé publique France qui a supervisé l’étude, lors d'une conférence de presse. Pour réaliser ces travaux, les chercheurs ont ciblé la moitié des journées les plus chaudes observées sur la période étudiée, et, selon les estimations, trois quarts des décès dus à la chaleur seraient survenus en-dehors des périodes de canicules.
Or ce sont elles, dont les effets meurtriers sont connus, qui concentrent essentiellement l’attention, notamment depuis l’épisode caniculaire de 2003 qui avait provoqué autour de 15 000 décès chez les personnes âgées. « Ce focus sur les canicules tend (...) à sous-estimer l'impact total de la chaleur sur la santé, et en particulier sur la mortalité », prévient ainsi l'étude. « L'exposition de la population générale durant les jours chauds en dehors des canicules (...) est souvent perçue comme ne présentant pas d'enjeu pour la santé, alors qu'elle est également associée à un risque accru de décès. » En 2022, l’agence avait évalué à 3 000 décès excédentaires les impacts des vagues de canicule.
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