Fin 2018, la fonction publique hospitalière comptait 1,1 million d’agents. Cette même année, d’après les statistiques mises au point par la Drees, ceux-ci touchaient en moyenne 2 308 euros net mensuel en équivalent temps plein. Un salaire en diminution de 1% par rapport à l’année précédente. De manière générale, les écarts salariaux étaient en légère augmentation, les rémunérations les plus notables montrant une moindre baisse. Or, ces différences étaient déjà substantielles, d’autant que cette moyenne prend en compte l’ensemble des salariés : les fonctionnaires comme les contractuels, les personnels des hôpitaux comme ceux du médico-social.
Fin 2018, le fonction publique hospitalière (FPH) comptait pas moins de 1,1 million d’agents, dont 1 million d’équivalent temps plein (EQTP). Parmi l’ensemble de ces salariés, 87% exerçaient à l’hôpital, 13% dans les établissements médico-sociaux, et 9% dans des Ehpad. Cette même année, le revenu moyen mensuel de l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière est évalué à 2 308 euros net, selon l’étude établie par la Drees en collaboration avec l’Insee. Si l’on prend en compte l’inflation, celui-ci a baissé de 1% par rapport à l’année précédente. Une diminution que les statisticiens attribuent en partie à l’absence de revalorisation du point d’indice
.
Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une moyenne sur l’ensemble des agents de la FPH. Or, ce terme regroupe des salariés occupant des postes très différents. En effet, ce chiffre englobe les fonctionnaires comme les contractuels, les médecins, comme les personnels techniques. Inutile de dire que les rémunérations varient grandement en fonction de ces catégories professionnelles quand on les observe individuellement. Ces disparités, déjà constatées en 2017 , sont en légère augmentation, selon la Drees. Plus précisément, la moitié des agents perçoit au plus 1 947 euros par mois, un revenu médian qui a chuté de 1,2% par rapport à l’année précédente.
Sur l’ensemble des agents, les disparités salariales sont en hausse par rapport à 2017
Les plus hauts salaires moins impactés
Principal constat : si les salaires se sont réduits à tous les niveaux, cette diminution est plus conséquente pour ceux ayant les plus bas revenus. Les 10% dont la paie est la plus faible touchent 1 474 euros net par mois maximum, alors que les 10% aux rémunérations les plus importantes empochent au moins 3 242 euros net mensuellement. Le personnel médical, notamment, a été relativement épargné : leur salaire est estimé à 5 654 euros, un montant quasiment stable (-0,1%). En parallèle, les personnels des services de soins étaient payés à hauteur de 2 067 euros par mois, ce qui représente une diminution de 1,6% qu’en 2017 (voir tableau ci-dessous).
On remarque également des différences par secteur. Les personnels hospitaliers perçoivent 2 374 euros net en moyenne contre 1 858 euros pour ceux exerçant dans les EMS. Cet écart s’explique par des différences notables dans la distribution des statuts et des qualifications. Les hôpitaux comptent davantage de fonctionnaires qui sont le plus souvent en catégories A alors qu’en EMS, ils sont davantage en catégorie C. De même, les effectifs médicaux sont réduits dans les établissement médico-sociaux (1% contre 8% à l’hôpital).
CP : Drees
A profil identique, les femmes touchent 3,7% de moins que les hommes. Un écart qui s’est creusé entre 2017 et 2018
Le plafond de verre toujours présent
Toujours en 2018, le salaire net des femmes en équivalent temps plein est inférieur de 20,8% à celui des hommes. Cet écart, lui aussi en hausse par rapport à l’année précédente, traduit avant tout des différences de répartition selon les professions exercées. Par exemple, si 78% des agents de la fonction publique sont des femmes, elles ne représentent que la moitié du personnel médical contre 88% des aides-soignants.
A statut identique, ces disparités persistent même si elles ne sont pas aussi notables. Les fonctionnaires féminins sont payés 2,3% de moins que leurs homologues masculins, les contractuelles 8,8%. Les divergences sont particulièrement marquantes dans les professions médicales où les hommes touchent 16,2% de plus que leurs collègues féminines.
Ainsi, à statut, âge, catégorie hiérarchique et métier similaires, la gent féminine demeure rémunérée 3,7% de moins, une disparité également en augmentation par rapport à 2017.
Enfin, les statistiques révèlent que deux tiers des agents sont en poste au moins depuis deux ans. Ceux-ci n’ont pas vu leur paie évoluer d’une quelconque manière. Les effets positifs attendus via l’ancienneté ou les progressions de carrière sont parfaitement gommées par la hausse générale des prix. La Drees note cependant un décalage entre les rémunérations des salariés sortants
- partant à la retraite ou en réorientation - et celles des générations entrantes
. Une observation qui explique, à elle seule, la baisse constatée des revenus moyens de l’ensemble des agents.
Ces chiffres datent néanmoins de 2018. Aujourd’hui en 2020, la donne a-t-elle tellement changée ? Si le Ségur de la Santé a permis aux professionnels non médicaux des hôpitaux et des EHPAD publics d’obtenir une revalorisation de 183 euros , on serait curieux de savoir de combien sera évaluée cette augmentation par rapport à l’inflation par les statisticiens ? Au vu du contexte économique, on peut comprendre que, pour beaucoup, le compte n’y est pas…
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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