Les Déchets d’Activités de Soins à Risque Infectieux (DASRI) sont, les soignants le savent bien, soumis à une réglementation stricte afin d’en maîtriser le risque pour les professionnels et la population. L’Institut National de Recherche et de Sécurité en situation de travail (INRS) présente sur sa plateforme web un dossier didactique complet sur ce thème.
Les activités de soins génèrent de grandes quantités de déchets qu’il faut gérer avec précaution afin de ne pas contaminer les populations par des agents infectieux. Chaque année, en effet, ce sont plus de 2 millions de personnes qui utilisent à domicile des produits médicaux contenant un perforant (comme les aiguilles, seringues, lancettes, stylos…) dans le cadre de leur traitement médical, générant alors des Déchets d’Activité de Soins à Risques Infectieux (DASRI).
Un dossier de l’INRS relatif à la gestion des DASRI
Les procédures sont bien connues désormais au sein des établissements de santé, la réglementation ayant conduit au développement de nouvelles filières de gestion de ces déchets, que ce soit pour le tri, l’entreposage, le transport et ou le traitement de ces substances classées sous le terme de DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risque Infectieux). Mais qui dit manipulation et gestion de déchets, dit risque infectieux pour les professionnels qui font l’objet de tout un processus de prévention dans le Code du travail.
L’Institut National de Recherche et de Sécurité en situation de travail (INRS) présente sur sa plateforme web un dossier complet dédié à la maîtrise de ce risque. Un risque inhérent aux procédés mis en œuvre ou tâches à réaliser, à l’organisation ou à l’environnement de travail et bien entendu aux déchets eux-mêmes. On parle de risque infectieux lorsque des personnes peuvent être exposées aÌ€ des agents biologiques, bactéries, virus, prions, micro-organismes génétiquement modifiés, etc., susceptibles de provoquer une infection. Ils proviennent tant d’activités de diagnostic, de traitement et de suivi de celui-ci exercées dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire. Des déchets assimilés peuvent être issus, également, de la recherche, de l’enseignement ou de la production industrielle.
De nombreux secteurs professionnels se trouvent confrontés à la gestion de déchets à risque infectieux. Cette brochure proposée par l'INRS explicite les différents textes réglementaires concernant l'élimination des DASRI (Déchets d'activité de soins à risques infectieux) et assimilés ainsi que l'élimination des pièces anatomiques.
Une préoccupation environnementale forte chez les patients en auto-traitement mais des bonnes pratiques qui doivent s'améliorer
DASTRI, éco-organisme agréé par les pouvoirs publics, financé en totalité par les industriels de santé, publie les résultats de la 6e édition du baromètre Ifop sur les pratiques des patients en auto-traitement et des utilisateurs d’autotest (pour maladies infectieuses transmissibles) concernant les déchets de soin à risque infectieux (DASRI) perforants qu’ils produisent à leur domicile. Le sondage révèle que près de 7 patients sur 10* rapportent en point de collecte leurs DASRI dans la boîte à aiguilles jaune à couvercle vert distribuée gratuitement en pharmacie. Si les bonnes pratiques s’améliorent chez les moins de 35 ans, elles peinent à s’améliorer chez les patients souffrant d’une pathologie de courte durée. L’étude met également en lumière l’importance de la dimension environnementale de la filière pour les patients.
- Aujourd’hui, 1,7 million de patients sont concernés en France et plus de 18 000 pharmacies se sont engagées dans le réseau DASTRI (objectif initial 5 000) pour distribuer et recueillir les boîtes une fois remplies, soit environ 4 pharmacies sur 5, référencées sur l’outil de géolocalisation en ligne. 69% des patients en auto-traitement ont adopté le bon geste de tri en allant chercher leur boîte DASTRI en pharmacie et en la rapportant dans l’un des 18 000 points de collecte du réseau (+1 point vs. 2018). A contrario, 31% des sondés déclarent jeter la boîte (10%) ou leurs DASRI en vrac dans le bac des déchets ménagers (10%), celui des recyclables avec (5%), ou sans la boîte (6%).
- Une prise de conscience encore insuffisante concernant les autotests VIH : lors de l’achat d’un autotest VIH, à peine plus de la moitié des utilisateurs a reçu une boîte DASTRI (54% vs. 53% en 2018). Ils sont cependant 61% à rapporter l’autopiqueur en point de collecte, avec ou sans cette boîte, soit une augmentation de +6 points vs 2018.
- Les nouveaux dispositifs médicaux associant électronique et perforant constituent une véritable avancée tant en termes d’amélioration de la gestion de la pathologie que de confort pour les patients. Ils posent en revanche certaines difficultés en termes de prise en charge de leur fin de vie mais également de tri pour les patients.
- Alors que les boîtes DASTRI restent peu prescrites par les médecins - qui ne sont qu’un tiers à les mentionner sur l’ordonnance - et que les pharmaciens ne la délivrent pas systématiquement, 60% des patients déclarent demander eux-mêmes une boîte aux professionnels.
- Bien que le geste du tri peine à s’améliorer chez les patients de courte durée (42% en 2019 vs. 48% en 2018), certains résultats du baromètre se révèlent prometteurs. Les jeunes de moins de 35 ans sont en effet 6% de plus à avoir fait l’effort de rapporter leurs DASRI dans un point de collecte par rapport à l’an dernier.
- Les bonnes pratiques plus répandues chez les patients adhérant à la Fédération Française des Diabétiques : 72% des patients diabétiques interrogés par la Fédération qui utilisent une boîte demandent eux-mêmes la boîte lorsqu’ils vont à la pharmacie pour leur traitement (vs. 60 % en moyenne).
*Enquête menée auprès d’un échantillon de 1 829 patients en auto-traitement générant des DASRI et de 427 personnes ayant déjà acheté un autotest de diagnostic VIH en pharmacie, réalisée par Internet du 30 octobre au 9 décembre 2019.
Rédaction infirmiers.com
Un risque gradué selon la nature de l’agent infectieux
Ces agents biologiques ont été classés en quatre groupes en fonction de l’importance du risque infectieux qu’ils présentent. Les produits du groupe 1 ne présentent aucun danger ; ceux du groupe 2 sont susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme et représentent un risque pour le travailleur qui les manipule, les risques allant croissant dans le groupe 3 alors que le groupe 4 comprend les substances pour lesquelles il n’existe aucun traitement dans le cas d’une affection chez l’homme. D’autre part, et les soignants sont aux premières loges pour le savoir, les matériels et matériaux piquants ou coupants destinés aÌ€ l’abandon, les produits sanguins aÌ€ usage thérapeutique incomplètement utilisés ou arrivés aÌ€ péremption qu’ils aient été ou non en contact avec un produit biologique, ainsi que les déchets anatomiques humains, correspondant aÌ€ des fragments humains non aisément identifiables font également partie des DASRI, même en l’absence de risque infectieux.
Des procédures inhérentes à l’emballage, à l’entreposage ou au transport des DASRI
Pour limiter le risque de contamination au maximum, des procédures strictes doivent être respectées tout d’abord pour leur emballage et leur entreposage. Ainsi par exemple, aÌ€ l’exception des pièces anatomiques, il est interdit de congeler les déchets d’activités de soins aÌ€ risques infectieux et assimilés en vue de leur entreposage. Il est également interdit de compacter les poches ou bocaux contenant des liquides biologiques, les récipients et débris de verre. En outre, dans le cas d’une production de plus de 15kg de DASRI par jour, une réglementation spécifique doit être suivie pour leur entreposage. Lors de leur transport entre producteur et prestataire de traitement, tout mouvement de DASRI et assimilés doit faire l’objet de rédaction de documents traçabilité, les bons de prise en charge et les états récapitulatifs devant être conservés pendant trois ans et tenus aÌ€ la disposition des services compétents de l’État.
Le dossier de l’INRS énumère enfin les responsabilités, concernant l’établissement de santeÌÂ, d’enseignement ou de recherche, la personne morale ou la personne physique, attachées à ces procédures de prévention. Il rappelle également les recommandations dédiées en termes d’information et de formation des personnels.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com
@bbenk34
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