"La scolarité des infirmières est gratuite, mais elle engendre des coûts", a-t-il indiqué, citant notamment les nombreux déplacements requis du fait des périodes de stage en milieu hospitalier. "Il faut que les étudiants soient mobiles, aient un véhicule, puissent se loger".
En stage, les élèves infirmiers ne sont pas rémunérés, mais perçoivent une indemnité de quelques dizaines d'euros par semaine, qui augmente progressivement au cours de la scolarité, ainsi qu'une compensation pour leurs frais de déplacement, indique-t-il.
Outre les raisons financières, les interruptions de formation s'expliquent pour certains par "la découverte de la réalité des contraintes professionnelles". Une expérience en milieu hospitalier, outre les obligations liées à la charge de travail, est aussi une "confrontation à la douleur, à la maladie, à la mort", rappelle Jean-Emmanuel Dion.
En deuxième année, les interruptions de formation sont souvent liées à la prise de conscience de l'importance des responsabilités professionnelles. Il arrive que certains étudiants profitent de leur admission en deuxième année, qui délivre automatiquement le diplôme d'aide soignant, pour se réorienter vers cette profession, plus proche, pour certains, de ce qu'ils attendent en termes de relation avec les patients, témoigne Jean-Emmanuel Dion, qui est également responsable d'un Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi).
Parmi les personnes qui présentent le diplôme à la fin des trois années d'étude, 95% l'obtiennent, indique Jean-Emmanuel Dion. En revanche, si l'on comptabilise le nombre de personnes qui obtiennent le diplôme trois ans après le début de leurs études, le pourcentage tombe à moins de 85%, indique-t-il, précisant toutefois que les redoublements -en augmentation depuis l'ouverture des quotas en 1999-2000- doivent être pris en compte dans l'interprétation de ce chiffre.
Au Royaume-Uni, le magazine "Nursing Standard" indique avoir pris connaissance de chiffres selon lesquels près d'un quart des élèves infirmiers interrompraient leur formation avant son terme, ce qui coûterait à la collectivité près de 57 millions de livres sterling par an (plus de 83 millions d'euros). Cette situation s'avère préoccupante dans un contexte de pénurie planifiée d'infirmiers, une vague de départ en retraite étant prévue pour les dix prochaines années. Le gouvernement britannique a estimé ces chiffres exagérés et évoque un taux d'interruption des études de 16%, rapporte la BBC sur son site Internet./mrv
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Elèves infirmiers : les coûts induits par la formation responsables de nombreux abandons
Publié le 21/04/2006
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Source : infirmiers.com
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