Régulièrement depuis le début de l’année 2021, la Haute autorité de santé (HAS) actualise ses recommandations dans la prise en charge du Covid-long. Aux 14 fiches techniques déjà existantes pour apporter des réponses rapides aux patients qui en sont atteints, elle en ajoute aujourd’hui une quinzième consacrée aux troubles psychiatriques et aspects psychologiques associés aux symptômes prolongés de la maladie. À destination des soignants comme des patients, elle « caractérise les principaux troubles (dépressifs, anxieux, stress post-traumatique…) et propos des préconisations quant à leur diagnostic et leur prise en charge », précise-t-elle.
Des recommandations pour mieux repérer les symptômes
« La pandémie de Covid-19 a entrainé partout dans le monde une dégradation de la santé mentale », rappelle la HAS en préambule, les 18-24 ans et les personnes en situation de précarité financière ou déclarant des antécédents de troubles psychologiques étant les plus touchés. Chez l’adulte, elle évalue ainsi à 15% le risque de développer un trouble anxieux et à 11%, un trouble dépressif, à la suite d’une infection au Covid (contre 11% et 6% en cas d’autres infections respiratoires). « Chez les patients ayant des symptômes prolongés après un épisode de COVID-19, les symptômes anxieux et dépressifs concernent environ 15 % des patients ayant été hospitalisés et 30 % des patients n’ayant pas été hospitalisés. » Elle recommande de prêter particulièrement attention, entre autres, à des manifestations de fatigue, aux troubles de la concentration et de l’attention, à la survenue de palpitations ou encore de vertiges, qui peuvent traduire des troubles anxieux, ou à l’apparition de troubles du sommeil ou de perte d’appétit, pour les troubles dépressifs. Chaque trouble fait par ailleurs l’objet d’une définition, qui en rappelle également les symptômes. « L’ensemble de ces symptômes peuvent néanmoins exister en dehors d’un trouble dépressif ou anxieux », prévient-elle.
Côté prise en charge, elle insiste sur sa dimension « multidisciplinaire et multidimensionnelle » et sur la nécessité d’informer le patient sur l’évolution attendue de ces symptômes prolongés. Pour les patients avec des symptômes cognitifs prolongés, elle recommande de prendre en compte :
- Le risque d’aggravation de ces symptômes en cas de prescription d’un anxiolytique ou hypnotique. « Des techniques non médicamenteuses validées constituent une alternative de choix dans ce domaine », fait-elle savoir.
- Et la possibilité d’une amélioration des symptômes en cas de traitement efficace d’un trouble psychiatrique comorbide après, entre autres, la mise en place d’antidépresseurs.
D'autres préconisations attendues dans les mois à venir
A noter que la HAS en profite pour actualiser la fiche kinésithérapie, qui porte sur le réentrainement progressif à l’effort, définissant « les contours d’un bilan diagnostique et des contenus de séances adaptés à la situation du patient ». Elle indique enfin que quatre analyses critiques de la littérature portant sur l’épidémiologie, la physiopathologie, le parcours de soin et les traitements des symptômes prolongés sont en cours d’élaboration. Celles-ci « seront publiées au fil de leur finalisation », promet-elle et permettront d’élaborer des recommandations de bonne pratique
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