"Rien n'est plus traumatisant pour une adolescente que de commencer sa vie par une interruption volontaire de grossesse. Il faut donc pouvoir agir rapidement et c'est pourquoi l'accès à la contraception d'urgence a été rendu possible dans les établissements d'enseignement secondaire, lorsque la situation d'une jeune fille présente un caractère d'urgence ou de détresse", souligne le ministre.
Cet accès a également été organisé dans les pharmacies afin de prendre en considération, d'une part que les collèges et les lycées ne disposent pas tous de postes d'infirmière et d'autre part, que cet accès est inopérant pendant les périodes de congés scolaires. Afin que le coût de ce médicament ne constitue pas un obstacle, un dispositif de prise en charge a été organisé de manière que la délivrance aux mineures soit gratuite, même si celle-ci a été plus tardive (le 9 janvier 2002) dans les officines que dans les établissements scolaires.
UNE PLUS GRANDE PROXIMITÉ INFIRMIÈRE/ÉLÈVE
Les données recueillies par le ministère de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la recherche établissent que 15.171 collégiennes et lycéennes ont pris contact avec une infirmière scolaire au sujet d'une contraception d'urgence, durant l'année 2001-2002.
"La proximité de ces professionnels vis-à-vis des élèves leur permet de mettre à profit ces rencontres pour aborder d'autres thèmes relatifs à la santé, à la prévention et à l'éducation pour la santé, et notamment ceux qui concernent la connaissance du fonctionnement de leur corps, la consommation de tabac, d'alcool ou encore la nutrition", estime Jean-François Mattei.
Des actions de formation ont d'ailleurs été engagées durant l'année scolaire 2001-2002 pour permettre aux infirmières scolaires de mettre à jour leurs connaissances sur les différents aspects de la contraception, rappelle-t-il.
L'administration d'une contraception d'urgence a été réalisée chez près de 10.000 élèves scolarisées dans les établissements relevant du ministère chargé de l'Education nationale. Dans ces cas considérés comme relevant d'une urgence ou d'une détresse, une prise en charge et un suivi de l'élève ont été systématiquement organisés, soit par l'infirmière scolaire seule, soit conjointement avec un centre de planification ou d'éducation familiale.
"La délivrance de la contraception d'urgence ne constitue donc pas un acte isolé mais s'inscrit dans une prise en charge globale associant conseils, surveillance de l'efficacité de la méthode, orientation pour l'organisation d'une prise en charge médicale ultérieure, information sur les infections sexuellement transmissibles et sur les possibilités de les prévenir", fait observer le ministre.
LES 15-18 ANS LES PLUS CONCERNÉES
Les demandes de contraception d'urgence concernent en majorité des lycéennes dont l'âge est compris entre 15 et 18 ans.
"Les adolescentes ont eu recours à ce médicament pour pallier le défaut de contraception lors de premiers rapports ou d'un accident de préservatif. Actuellement, 12,2% des jeunes filles et 8,4% des garçons ont leurs premiers rapports sexuels sans contraception", peut-on lire dans le rapport.
Le sentiment de certains pharmaciens, partagé par quelques infirmières scolaires, est que certaines jeunes filles ont recours à la contraception d'urgence plusieurs fois, un aspect particulier qui doit cependant être validé et nécessite donc de pouvoir disposer à l'avenir de données qualitatives, estime Jean-François Mattei.
Des difficultés subsistent, par ailleurs, dans certains collèges et lycées non dotés de postes d'infirmières ou dans lesquels la présence de celle-ci est intermittente, en particulier dans des zones géographiques isolées, signale le rapport.
CHEZ LE PHARMACIEN, UNE MAJORITÉ DE MINEURES FONT LA DEMANDE
Chez le pharmacien, la grande majorité des demandes de contraception d'urgence (soit 85%) concernent des mineures de 15 à 18 ans.
"Cependant, signale le ministre, il est vraisemblable que ces chiffres ne soient pas le reflet exact de l'ensemble des délivrances réellement effectuées en pharmacie".
Certains pharmaciens affirment que les jeunes filles préfèrent régler directement le médicament pour écourter l'entretien avec le pharmacien ou encore par crainte d'être interrogées sur son identité ou sur son âge. De fait, seulement 1.500 dates de naissance ont été jusqu'à présent renseignées, la question de l'âge étant vraisemblablement difficile à poser par les pharmaciens et délicate à entendre de la part des jeunes filles dans le cadre de l'anonymat.
Parfois, ce ne sont pas les jeunes filles qui se présentent à la pharmacie, elles envoient leur compagnon, une amie ou un membre de la famille. Enfin, des difficultés techniques liées à la télétransmission des feuilles de soins n'ont été résolues qu'au mois de juin 2002. Ce dernier facteur peut avoir incité les pharmaciens à ne pas proposer le médicament gratuitement avant cette date./ajr
INFOS ET ACTUALITES
Contraception d'urgence : les infirmières scolaires, de réels relais d'information pour les mineur
Publié le 04/04/2003
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Source : infirmiers.com
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