Il existe peu de données sur la transmission d'organismes bactériens au cours de l'anesthésie, ce qui a généré l'idée que le poste d'anesthésie et la pratique de l'anesthésie ne jouaient pas de rôle dans le développement des infections nosocomiales ou dans l'amplification de la résistance bactérienne, soulignent les auteurs.
Le Dr Randy Loftus du Dartmouth-Hitchcock Medical Center à Lebanon (New Hampshire) et ses collègues ont examiné 61 blocs opératoires choisis au hasard, dans lesquels ils ont procédé à une décontamination de deux zones du poste d'anesthésie puis ont effectué des prélèvements bactériologiques sur ces deux zones ainsi que sur les robinets de cathéters stériles, avant et après la réalisation d'une anesthésie.
Ils ont constaté que la contamination bactérienne du poste d'anesthésie était significativement augmentée à la fin de l'intervention, avec une différence de 115 colonies bactériennes par zone prélevée. Cette contamination avait lieu même lors d'interventions durant seulement 4 min, notent les auteurs.
En outre, une transmission d'organismes bactériens aux robinets de cathéters, initialement stériles, avait eu lieu dans 32% des cas, y compris des entérocoques résistants à la vancomycine.
Les auteurs ont calculé que la présence d'une forte contamination du poste d'anesthésie multipliait par 4,7 le risque de contamination des robinets de cathéters intraveineux.
La contamination des cathéters était ensuite associée à une tendance à une augmentation des taux d'infections nosocomiales et surtout à une augmentation significative de la mortalité, de 11%.
La contamination précoce des postes d'anesthésie résulte selon les auteurs de la contamination des mains du praticien après l'induction de l'anesthésie.
"Nos résultats démontrent que la contamination bactérienne du poste d'anesthésie survient précocement et n'est pas liée à des facteurs comme la durée de l'intervention, l'urgence ou l'état physique du patient", commentent les auteurs.
"Cela suggère fortement que le transfert de bactéries aux patients est associé aux pratiques aseptiques variables du personnel d'anesthésie", concluent-ils.
"La mise en oeuvre de mesures de contrôle des infections dans cette zone peut aider à réduire aussi bien le problème de l'augmentation de la résistance bactérienne que le développement de complications infectieuses potentiellement mortelles", suggèrent-ils.
(Anesthesiology, vol.109 n°3, pp.399-407)
INFOS ET ACTUALITES
Contamination des robinets des cathéters intraveineux
Publié le 25/11/2008
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Source : infirmiers.com
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