Quid du projet de pratique avancée pour les spécialités infirmières ? La question est posée par une douzaine de structures représentatives des infirmiers de blocs opératoires, des infirmiers spécialisés en santé de l'enfant ou encore en anesthésie et soins critiques. Dans un communiqué daté du 20 avril, associations, conseils nationaux professionnels et syndicats alertent le ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention.
Cette prise de position fait écho aux propos tenus par Frédéric Valletoux dans la presse le 14 avril dernier. «Nous saluons sa volonté de faire évoluer la législation afin d'élargir et clarifier les compétences des infirmiers mais également de faciliter l'exercice des infirmiers en pratique avancée», reconnaissent les structures. Dans ce contexte de l'évolution de la profession infirmière, elles souhaitent dans le même temps lui rappeler les engagements de son prédécesseur, François Braun, «à instituer une pratique avancée pour les infirmiers spécialisés».
«Nous, représentants des infirmiers spécialisés en bloc opératoire, en santé de l’enfant, en anesthésie/soins critiques (IBODE,IPDE et IADE), souhaitons la reprise rapide et effective des travaux visant à instaurer une pratique avancée de spécialité dans nos domaines spécifiques», écrivent les signataires. «En tant que professionnels de santé engagés dans la prestation de soins hautement spécialisés à la population, nous constatons quotidiennement les difficultés auxquels sont confrontés nos patients, leurs familles, le système de santé dans son ensemble et nous œuvrons à trouver des stratégies pour les surmonter», écrivent-ils.
Des champs de pratique assimilables à un exercice IPA
Ils estiment en outre que «depuis de nombreuses années», ces trois spécialités ont investi «des champs de pratique assimilables à un exercice infirmier en pratique avancée». Dans le contexte d'évolution appelée par Frédéric Valletoux, les spécialistes considèrent donc qu'il est «impératif» que soient reconnues leurs responsabilités actuelles mais aussi étendues leurs compétences «pour répondre de manière adaptée et efficiente aux besoins croissants de la population dans le futur». Il s'agit là selon eux d'«une évolution naturelle» de leurs professions, «permettant aux infirmiers spécialistes d'apporter une contribution élargie et d'être dotés d'une autonomie clinique plus importante dans la prestation des soins».
Conscients du «cadre réglementaire et organisationnel» nécessaire à la reconnaissance et au soutien de leur «autonomie clinique», mais aussi des enjeux réglementaires et des processus nécessaires à la mise en place de la pratique avancée pour les spécialités infirmières, les infirmiers spécialistes se disent «prêts à collaborer avec les autorités compétentes, les établissements de santé et les autres parties prenantes pour élaborer des politiques ainsi que les cadres réglementaires adaptés à [leurs] domaines de spécialisation». «Nos organisations se tiennent pleinement à la disposition du ministère de la Santé et de la Prévention pour engager des travaux ambitieux et indispensables, afin de promouvoir la pratique avancée des spécialités infirmières», concluent les signataires.
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