"Devant l'afflux croissant de personnes âgées de plus de 75 ans au CHU de Limoges, nous avons été amenés à revoir l'organisation de la prise en charge des personnes âgées", a indiqué Philippe Vigouroux au cours d'un entretien avec APM Santé.
Le Limousin possède l'un des indices de vieillissement le plus élevé au monde : on y compte 0,57 personne de plus de 75 ans pour 100 personnes de moins de 20 ans (contre 0,38 au niveau national). D'après les projections démographiques, la situation actuelle du Limousin préfigure celle que connaîtra la France en 2020.
Alors que les personnes âgées représentent 22% de l'activité des urgences du seul CHU de la région, le CHU a cherché à intensifier la présence gériatrique aux urgences et à renforcer la prise en charge de ces patients en post-urgences, en créant une Unité mobile gériatrique (UMG) et un service de Post-urgences gériatrique (Pug).
PROGRAMMER LE PARCOURS DU PATIENT
Créée le 1er janvier 2005, l'UMG, ouverte du lundi au vendredi de 8h30 à 18h, comprend un médecin gériatre, une infirmière, une assistante sociale, une secrétaire, un cadre de santé et un psychologue.
"Pour un patient de plus de 75 ans qui arrive aux urgences, l'équipe mobile est immédiatement sollicitée pour apporter une réponse médicale et médico-sociale et programmer ainsi le parcours du patient. L'idée est de prévoir, dès l'arrivée aux urgences, l'organisation de la prise en charge à la sortie par une structure de suite adaptée", a expliqué à APM Santé Philippe Vigouroux.
Cela permet de réduire non seulement la durée du passage en médecine gériatrique aiguë ou dans un autre service de court séjour mais aussi les délais d'organisation pour une prise en charge dans une structure de soins de suite.
"Depuis le début 2005, ce sont 25 à 30% des patients de plus de 75 ans polypathologiques qui, après une prise en charge par l'unité mobile de gériatrie, retournent au domicile ou dans leur maison de retraite. Ce taux était proche de 0% avant la nouvelle organisation", indique le DG du CHU.
Entre janvier et mai, 900 patients ont été pris en charge par l'UMG (neuf patients par jour en moyenne), ce qui représente un peu plus du quart des patients de plus de 75 ans passés aux urgences.
La particularité de l'organisation de la filière en gériatrie au CHU limougeaud repose sur le couplage entre l'activité de cette UMG, qui existe aussi dans d'autres CHU, avec le service de Post-urgences gériatrique (Pug). Spécifique du CHU de Limoges, ce service possède une capacité de 8 lits et n'accueille que les patients gériatriques venant des urgences et nécessitant des soins de courte durée (3,7 jours en moyenne) avant un retour à domicile ou en attendant leur placement dans un service spécialisé.
"C'est le fait d'adosser à l'unité mobile ce service post-urgence qui a permis d'améliorer considérablement la prise en charge des patients âgés", estime Philippe Vigouroux.
Ainsi, cette organisation de la filière gériatrique a permis, selon lui, de réduire le nombre de patients âgés en inadéquation avec le service de spécialité aiguë dans lequel ils sont admis, de formuler un avis gériatrique dès l'admission, mais aussi d'obtenir une orientation de sortie plus rapide et mieux adaptée. Cette disposition assure donc à la médecine gériatrique aiguë, une plus grande fluidité des lits, l'arrivée de patients déjà évalués et un risque très atténué de transformation de la médecine gériatrique en moyen séjour, comme on l'observe dans de nombreux établissements.
"La durée moyenne de séjour en médecine gériatrique aiguë est revenue à 7 jours, au lieu de 13", a précisé Philippe Vigouroux.
ÉVITER L'ENGORGEMENT AUX URGENCES
Par ailleurs, cette organisation a permis de remédier à l'engorgement des services d'urgences, en réduisant la fréquence de la "course aux lits vacants". "En plus d'une hausse des retours à domicile depuis les urgences, l'organisation permet une bonne complémentarité urgentistes/gériatres, ce qui a amélioré l'accueil des personnes âgées aux urgences", souligne le DG du CHU.
La direction du CHU a également relevé des avantages pour les patients, qui voient, avec cette disposition, des séjours à l'hôpital raccourci (40% de retour à domicile directement depuis le Pug) et moins de décompensation.
En outre, les services de soins de suite y gagnent également, car ils disposent d'un bilan médico-social et voient arriver des patients bien orientés.
Philippe Vigouroux estime que l'organisation de son hôpital dans la prise en charge gérontologique peut servir de modèle pour les autres hôpitaux, qui se trouveront confrontés à une situation démographique comparable dans les années à venir./co/mr
INFOS ET ACTUALITES
CHU de Limoges : l'engorgement aux urgences réduit par une nouvelle organisation de la filière gériatrique
Publié le 25/07/2005
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : infirmiers.com
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?