En France, seulement 20% des chimiothérapies injectables sont réalisées à domicile, contre 80% dans le Nord de l'Europe, a déploré Pierre Faure, soulignant les problèmes supplémentaires d'organisation des soins posés par la complexité de l'arrêté du 20 décembre dernier.
Cet arrêté prévoit qu'à terme (2006-2007) l'administration à domicile des traitements du cancer se fasse dans le cadre de réseaux de santé en cancérologie. En attendant que ce soit le cas, le dispositif transitoire mis en place par cet arrêté soumet cette activité à la signature d'une convention liant les professionnels de santé -libéraux et hospitaliers- concernés.
"A ma connaissance, aucune convention n'a été signée à ce jour", a souligné François Chast, chef du service de pharmacie de l'Hôtel Dieu (Paris) et responsable de la communication de l'Académie de Pharmacie, expliquant cela par le délai trop court (deux mois) accordé pour la mise en place de ces conventions.
Seuls les malades pris en charge dans le cadre d'une hospitalisation à domicile (HAD) peuvent donc désormais bénéficier d'une chimiothérapie injectable à domicile, ont expliqué les pharmaciens hospitaliers présents. Or ces structures ne couvrent pas tout le territoire et ne traitent qu'un petit nombre de patients, a souligné le Pr Alain Astier, chef du service de pharmacie du CHU Henri Mondor de Créteil (Val de Marne).
Les médicaments préparés à l'hôpital ne peuvent donc plus en sortir, ce qui impose de réaliser les chimiothérapies dans l'établissement.
Ainsi, alors que les nouvelles dispositions réglementaires visaient à garantir que l'administration des chimiothérapies à domicile se fasse avec la même qualité et la même sécurité que lors d'une hospitalisation, elles ont surtout abouti à complexifier l'organisation, en imposant des contraintes difficilement applicables, se sont accordés à dire les pharmaciens hospitaliers intervenant au cours de cette conférence de presse, qui ont également déploré le manque de concertation observé à cette occasion.
"Notre système de soins n'a pas encore trouvé le bon moyen pour concilier qualité des soins, qualité de vie des patients et moindre coût pour l'assurance maladie. C'est pourquoi l'Académie a voulu tirer cette sonnette d'alarme", a conclu François Chast./mr
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Chimiothérapie à domicile : aucune convention n'a encore été signée entre les PUI et les professionnels de santé concer
Publié le 16/03/2005
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Source : infirmiers.com
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