Six membres du personnel d'accueil des urgences de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) ont été agressés dans la nuit du 10 au 11 avril par deux patients. Cet incident survient alors qu'un appel à la grève a été lancé avec pour cause majeure des locaux insuffisamment sécurisés.
A l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière situé dans le 13ème arrondissement de Paris, trois infirmières, deux aides-soignants et un agent de sécurité ont été agressés à l'accueil des services d'urgence dans la nuit du 10 au 11 avril dernier. Les deux patients en question étaient très agités lors de leur arrivée aux urgences de l’hôpital entre 22 et 23h30. C'est au cours de leur prise en charge et de tentatives de maîtrise et de contention
, que les membres du personnel présents sur place ont été blessés.
Les équipes médicales et soignantes ont été très choquées
, souligne l'AP-HP dans un communiqué. Un soutien psychologique à l’ensemble du personnel du service d’accueil a d'ailleurs été mis en place. En parallèle, la direction de l'établissement s'est rendue sur les lieux pour échanger avec le chef de service et les équipes soignantes. Une réunion s'est tenue le 11 avril dans la soirée avec l’équipe de nuit directement impliquée pour revenir sur ces événements
. Les personnels concernés par l'agression
ont d'ores et déjà été accompagnés au Commissariat de l'arrondissement pour y déposer plainte. La direction accompagnera les agents dans leur déclaration d’accident de travail et leur demande de protection fonctionnelle
, précise le communiqué.
Les équipes médicales et soignantes ont été très choquées" - AP-HP
Un manque de sécurité martelé par les personnels hospitaliers
Cette agression est survenue alors que que les personnels des urgences de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, comme de l'ensemble des 25 services d'urgence de l'AP-HP, ont prévu de se mettre en grève à partir de dimanche 14 avril. La principale revendication s'avère être la sécurisation des locaux. Le Directeur général de l'AP-HP avait répondu sur ce sujet aux organisations syndicales par courrier en affirmant sa volonté de renforcer la sécurité de l'ensemble des sites pour éviter la reproduction d'agressions ; des travaux ont ainsi été décidés dernièrement à Lariboisière et à Saint Antoine. Chaque opération de restructuration, à la Pitié ou à Cochin, s'accompagne également de mesures importantes de mise en sécurité. Des moyens ont également été dégagés pour renforcer les équipes de surveillance et assurer une présence continue sur tous les sites le nécessitant. A chaque fois, cela a été fait à partir d'un diagnostic local et en concertation avec les agents concernés. Nous continuerons, dans tous les services à pouvoir répondre à cette exigence légitime de protection. En outre, comme cela a été rappelé, en cas d'agression, nous faciliterons le dépôt de plainte avec le soutien de l'institution et l'octroi de la protection fonctionnelle pour les personnels des SAU mis en cause.
Ce courrier daterait, selon l'AP-HP, du mardi 09 avril 2018.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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