Alors que le gouvernement table sur l’accélération de la campagne vaccinale pour arrêter la propagation du Covid-19 et son cortège d’hospitalisations, les effets persistants de la maladie, eux, sont encore trop méconnus et sous-évalués. Or, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature Medicine, un patient sur trois en souffre durablement après avoir été hospitalisé pour avoir contracté le virus. L’article dresse la synthèse de neuf travaux de recherche, menés à la fois aux États-Unis, en Europe et en Chine, et note que les effets longs du SARS-CoV-2 sont loin de se limiter à des difficultés respiratoires prolongées chez les personnes sévèrement atteintes. L’essoufflement, certes, mais aussi l’épuisement, l’anxiété, voire la dépression et les troubles du stress post-traumatique font notamment partie des symptômes les plus fréquents. Ainsi, selon une étude italienne, 90% des 143 patients suivis présentent l'un de ces effets, et près de 50% rapportent souffrir de plusieurs d’entre eux deux mois après leur sortie de l’hôpital. De plus, trois études révèlent que 25 à 30% des patients éprouvent toujours des troubles du sommeil plusieurs semaines après la phase aiguë de la maladie. Mais, pointe l’article, le Covid-19 s’attaque également à d’autres organes que les poumons et peut donc entraîner d'autres complications sur le long terme, tels que des troubles cardiovasculaires ou des inflammations chroniques.
Pour Kartik Sehgal, co-auteur de la publication, oncologue et enseignant à la faculté de médecine de Harvard, les effets du Covid long représentent une urgence sanitaire encore sous-estimée. Etant donné les millions de personnes infectées par le SARS-CoV-2 dans le monde, le fardeau à long terme sur la santé physique, cognitive et mentale reste devant nous. Nous ne détectons sans doute que la pointe de l’iceberg,
a-t-il déclaré à l’AFP, alertant également sur les impacts de la maladie sur la santé mentale des patients atteints. Sur 402 patients italiens, 56% se sont ainsi vu diagnostiquer un trouble psychiatrique un mois après leur sortie de l’hôpital, 30% d’entre eux souffrant notamment de troubles du stress post-traumatique. D’où l’importance, relèvent les auteurs de l’étude, d’approfondir les recherches sur le Covid long pour mieux prendre en charge les complications et les symptômes handicapants
qu’il entraîne.
La Rédaction Infirmiers.com avec l'AFP
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